<47> s'opposer aux réformes et aux règlements que lui proposent les ministres vertueux et éclairés dont il a eu le bonheur et la sagesse de s'entourer. Je ne cesse de faire des vœux pour lui, bien persuadé que, de tous les princes de sa maison, sans exception, il est celui que nous devrions désirer pour roi, si la destinée propice ne nous l'avait pas donné. Je n'en fais pas autant pour les parlements, qui se montrent de jour en jour plus malintentionnés, plus ignorants, et plus opposés au bien. Les voilà, dit-on, qui veulent faire revivre et faire valoir par leurs arrêts les principes absurdes des théologiens sur l'intérêt de l'argent; il ne leur manque plus que ce ridicule, dont je voudrais bien qu'ils se couvrissent, pour leur faire perdre le peu de crédit qui leur reste encore, et pour n'avoir plus même les sots et les fripons dans leur parti.
J'aurai peut-être dans quelque temps une grâce à demander à V. M. Des gens de lettres ont entrepris de donner une édition de Froissait, historien du quatorzième siècle, dont on n'a jusqu'ici que de mauvaises éditions. On leur a dit qu'il y avait à Breslau un excellent manuscrit de cet historien;a peut-être leur sera-t-il nécessaire, et dans ce cas ils prendraient la liberté de prier V. M. de vouloir bien donner ses ordres pour qu'ils en eussent communication; ils osent se flatter de cette grâce de la part du protecteur et de l'ami le plus éclairé que les lettres aient encore eu sur le trône.
Je vois, par la réponse que V. M. veut bien me faire au sujet de M. Béguelin, qu'elle a cru que je lui parlais en faveur de M. Wéguelin, dont je connais d'ailleurs le mérite, mais qui n'est point l'objet des demandes que j'ai pris la liberté de faire à V. M. Celui que j'ai eu l'honneur de recommander à ses bontés est M. Béguelin, mathématicien et philosophe de son Académie, distingué dans l'un et dans l'autre
a La bibliothèque Rehdiger, à Breslau, possède en effet le célèbre ouvrage de Jean Froissait, Les Chroniques de France, d'Angleterre, d'Ecosse, etc., quatre volumes grand in-folio, écrits sur parchemin, et ornés de belles miniatures.