<505> crois que l'on peut leur rendre leurs cultes séparément, sans que l'un soit empêché par l'autre. Marque de cela, je suis actuellement à pâlir sur l'Épître que je vous destine, et qui tend à sa fin. Comme je ne prétends pas de primer par la poésie, je vous l'enverrai avec toutes ses défectuosités.
Si la grammaire que vous me faites le plaisir de m'envoyer a pu augmenter vos connaissances, quel profit n'en dois-je pas attendre! Je vous en ai mille obligations; je vous assure que je m'appliquerai avec beaucoup d'assiduité à corriger mon orthographe et une infinité d'autres fautes que je commets contre la grammaire; et quel plaisir de pouvoir alors, sans laisser lieu au moindre sens équivoque, vous assurer de la haute estime que j'ai pour vous!
Voici les Mémoires de la calotte; j'en ai lu les endroits qui me paraissaient les plus curieux; mais, en les lisant, je me suis ressouvenu de les avoir déjà parcourus autrefois. Je ne ferai pas mauvais usage de ce que j'en ai lu; au contraire, cela sera enseveli dans un silence éternel. Les sermons que vous m'envoyez arrivent l'on ne peut au monde plus à propos. Vous saurez que c'est aujourd'hui dimanche, et que, les ministres de cet endroit, ainsi que bien d'autres choses, n'étant pas des plus excellents, je me prêche souvent moi-même. C'est ordinairement le sieur Saurin qui me dit mes petites vérités; ce sera le sieur Formey qui, pour le coup, prendra sa place; j'espère qu'il me dira quelque chose de bien beau et de digne d'un chapelain de Quinze-Vingts.
Pour moi, qui suis votre disciple, je suis dans mille appréhensions de vous déshonorer, et de manquer en la moindre chose aux devoirs où la reconnaissance, jointe à l'estime que j'ai pour vous, m'engage. Ce sont les sentiments avec lesquels je suis et serai toute ma vie, etc.