<572> corps, ce qui leur fait un bien infini. Je fais parler les officiers, et j'espère qu'à la fin ils ne seront plus muets, et penseront plus sérieusement au service qu'ils ne l'ont fait par le passé.
Je vous avoue, quelque mauvaise opinion que j'aie eue du vieux Broglie, que sa conduite surpasse tout ce que je pouvais imaginer de lâche et d'inepte de lui.a Je crois que tous les officiers qui ne sont pas dans leurs troupes s'en peuvent féliciter, car jamais il n'y a eu d'exemple d'une plus grande pusillanimité que dans les Français et les Suédois de nos jours. Les Hessois peuvent être, selon moi, des troupes bien entretenues, mais non pas bien disciplinées. Je sais le travail qu'il faut mettre pour les tenir en ordre, et je sais ce qu'il m'en coûte, avec les troupes que j'ai, pour les maintenir dans l'étal où elles doivent être.
Je pars le 4 du mois prochain pour la revue de Poméranie, où je trouverai encore assez de besogne. Adieu, cher ami; ne m'oubliez point, et si vous apprenez quelque chose de curieux, mandez-le-moi.
Mes compliments à tous mes chers officiers qui prennent les bains.
6. AU MÊME.
Rheinsberg, en chemin pour Stettin,
3 juillet 1743.
Mon cher Rottembourg,
Non, je ne veux plus entendre nommer le nom français; non, je ne veux plus que l'on me parle de leurs troupes et de leurs généraux.
a Voyez t. III, p. 11 et 12, et t. XIV, p. 185-187.