2. AU MÊME.
Le 2 octobre (1756).a
Mon cher maréchal,
Pour que vous ne m'accusiez pas de craindre les sept cents canons autrichiens, j'ai cru ma réputation engagée à faire un tour de force contre ces gens.b Je suis parti le 28 de septembre de mon camp de Sedlitz, tout seul. J'ai joint mon armée de Bohème, consistant en soixante escadrons et vingt-huit bataillons, campée auprès d'Aussig, dans un camp que j'ai jugé mauvais et peu avantageux aux troupes. J'ai pris, sur la connaissance de toutes ces choses, mon parti. J'ai ail une avant-garde de huit bataillons et de dix escadrons de dragons avec huit de hussards. J'ai marché moi-même, à la tête de ce corps, à Türmitz. J'ai donné ordre à l'armée de me suivre par deux colonnes, l'une par le Paschkopole, l'autre par le chemin que mon avant-garde avait tenu, le chemin de poste d'Aussig à Lowositz étant devenu impraticable à cause des pandours qui occupent la rive droite de la rivière. De Türmitz je suis marché avec mon avant-garde sur Welmina. J'y arrivai le soir, une heure avant le coucher du soleil. Je vis l'armée autrichienne, la droite appuyée à Lowositz, la gauche vers l'Éger. Leur force de soixante mille hommes ne m'a pas effrayé, ni leurs canons.
J'ai occupé moi-même le soir, avec six bataillons, une trouée et des hauteurs qui dominent Lowositz, et dont je résolus de me servir le lendemain pour déboucher sur eux. La nuit, mon armée arriva à Welmina, où je me contentai de former les bataillons en ligne, les uns derrière les autres, et les escadrons de même.
Dès la petite pointe du jour, 1er d'octobre, je pris avec moi les
a Le quartier général du feld-maréchal était alors à Augezd. Voyez t. IV, p. 98.
b L.c., p. 99 et suivantes.