<671>En attendant, j'ai eu la satisfaction d'obtenir pour vous un congé de six mois, et la commission de guerre, à Varsovie, ayant eu l'attention de me le faire tenir en original, je n'ai pas tardé de l'adresser, il n'y a que deux jours, à madame votre épouse. Mais ladite commission m'ayant fait connaître en même temps que vous aviez eu d'autant moins de sujet de vous plaindre des avances qu'elle vous avait imposées pour la subsistance de votre régiment, que tous les chefs des autres régiments, jusqu'aux deux grands généraux même, avaient été obligés de les fournir, je n'ai pu m'empêcher de faire également mention de cette observation dans ma lettre, quoique d'ailleurs, et après que votre régiment s'est rendu aux confédérés, cette besogne ne vous sera plus à charge. Sur ce, etc.
10. A LA COMTESSE DE SKORZEWSKA.
Potsdam, 18 avril 1769.
Madame la comtesse de Skorzewska,
Le tableau que vous venez de me faire, dans votre lettre du 13 de ce mois, de tous les maux que les confédérés vous font éprouver est bien attendrissant. Il a excité toute ma compassion, et je serais charmé de les alléger. Mais c'est au temps seul à amener le remède désiré, et il ne me reste que des vœux à former pour que l'heureux moment arrive bientôt où vous pourrez de nouveau rentrer dans la jouissance paisible de vos biens. J'ai quelque pressentiment favorable que mes vœux ne tarderont pas d'être accomplis. J'ai lieu d'espérer que la guerre qui ravage actuellement votre patrie ne sera pas de longue durée, et qu'une bonne paix vous ramènera dans le sein du repos.