<81> de l'Hôtel-Dieu, sans doute ignoré de ce jeune prince, et que peutêtre il en résultera quelque remède à cet horrible abus. Dieu le veuille!
Nous sommes ici fort occupés des insurgents, et fort impatients de voir quel sera le succès de la campagne décisive qui va s'ouvrir. On dit que les Anglais dépeuplent l'Allemagne pour envoyer des troupes en Amérique;a il me semble qu'il n'est pas fort honnête, et encore moins honorable à tous ces petits souverains germaniques, d'envoyer ainsi leurs sujets se faire égorger à deux mille lieues pour procurer un opéra à leurs maîtres. Aussi dit-on que la plupart restent en Amérique, et il me semble que c'est encore leur meilleur parti.
Voilà donc le tyran du Portugal disgracié.b Tout ce qu'on raconte de sa tyrannie fait horreur; mais peut-être tout cela est-il exagéré. Quant à l'Espagne, on dit que l'inquisition y continue ses vexations, et elle fait son métier, puisque le Roi la laisse faire.
Recevez, Sire, avec votre bonté ordinaire tous les regrets que je ne puis vous exprimer assez de ne pouvoir assurer que par écrit V. M. du tendre et profond respect avec lequel je serai jusqu'à la fin de ma vie, etc.
a Voyez t. VI, p. 131 et 132; t. XXIII, p. 429; et ci-dessus, p. 44.
b Sébastien Carvalho, comte d'Oeyras, marquis de Pombal, fut renvoyé, après la mort du roi Joseph-Emmanuel, le 25 février 1777.