<84>coup de raison et d'envie de s'instruire. Il fut vendredi dernier à l'Académie des belles-lettres, où on lui lut l'extrait des mémoires les plus intéressants qui avaient été donnés depuis six mois par les académiciens. Parmi ces mémoires, il s'en trouva un sur ce que pensaient les anciens de la fureur du jeu. Il se tourna vers M. Turgot, qui présidait l'assemblée, et lui dit : « Voilà un mémoire qui est assez de saison. » C'est qu'en effet la fureur du jeu est, à la cour, plus grande que jamais, malgré le bon exemple que le Roi donne à ce sujet.
Comme cette lettre, Sire, est uniquement destinée à parler à V. M. du voyage de l'Empereur, je n'y mêlerai point Childebranda en lui parlant aujourd'hui de moi. Ma santé est toujours très-languissante, et jusqu'à présent la belle saison y fait peu de changement; il est vrai que cette belle saison est affreuse par les pluies continuelles qui tombent depuis six semaines.
Je finis en renouvelant à V. M. tous mes regrets de ne pouvoir moi-même aller mettre à ses pieds les sentiments d'admiration, de reconnaissance et de profond respect que je lui dois à tant de titres, et avec lesquels je serai toute ma vie, etc.
185. A D'ALEMBERT.
Le 1er juin 1777.
Je suis fâché d'apprendre le dérangement où se trouve votre santé; cela arrive très-mal à propos pour moi, qui m'étais fait une joie du
a Allusion au vers de Boileau (Art poétique, ch. III, v. 242) :
Qui de tant de héros va choisir Childebrand.