<114> justice et commissariat. En gros, j'ai tout lieu d'être satisfait; en détail, il y a toujours quelque chose à redire, et tandis que le monde existera, l'imperfection sera le partage de l'humanité. Je me repose ici avant que d'aller à Stettin et de vous voir; comme Stettin est si proche,a voulez-vous faire le voyage avec moi? Si cela vous convient, votre présence me fera grand plaisir. Je ne doute point que vous ne mettiez votre régiment sur un très-bon pied, et qu'il ne soit tout au mieux. Je vous prie de leur faire faire quelques mouvements et quelques dispositions de guerre, pour qu'ils n'en perdent point l'idée. Vous assurant, mon très-cher frère, de la parfaite tendresse et de tous les sentiments avec lesquels je suis, etc.
19. AU MÊME.
Breslau, 5 septembre 1747.
Mon très-cher frère,
J'ai bien cru que le congé de ma sœur fournirait une scène touchante; la sensibilité de son cœur et l'amitié qu'elle a pour ses parents ne permettent pas de faire de pareilles séparations sans douleur et chagrin. Je la crois présentement de retour à Baireuth, où la vue d'un mari, d'une fille, et d'une infinité de personnes qui lui sont attachées, la distrairont des idées fâcheuses d'une séparation douloureuse.
Je suis ici à me tracasser comme une âme maudite. Le gros de mon ouvrage est fini; il s'agit encore de quelques détails militaires
a Le Prince de Prusse était à Kyritz, garnison de son régiment de cavalerie. Voyez t. III, p. 154; t. IV, p. 148; et ci-dessus, Avertissement, art. III.