<115> qui me restent, de quelques forteresses à examiner, de quelques revues à faire, et d'une centaine de lieues à parcourir. Je m'en suis tiré jusqu'à présent assez bien; mon âme fait aller mon corps, et je compte d'avoir fini toutes mes affaires et d'être avec cela de retour le 16 de ce mois. On ne remarque plus ici la guerre; la récolte abondante a entièrement fermé les plaies qu'avaient faites les incursions des Autrichiens.a J'ai trouvé beaucoup d'ouvrage achevé à Glogau; on ne travaille plus à Brieg, Cosel est en état de défense, Neisse achevé, Glatz hors d'insulte, et, l'année qui vient, on travaillera à Schweidnitz.b Voici la première et dernière lettre que je vous écrirai; je n'aurai plus d'assiette tranquille, car le reste de mon séjour en Silésie ne sera proprement qu'un voyage continuel. Je vous embrasse de tout mon cœur, mon très-cher frère, vous priant de me croire avec tendresse et amitié, etc.

20. AU MÊME.

Potsdam, 11 février (1748).



Mon très-cher frère,

Vous serez sans doute surpris en apprenant la nouvelle du jour; vous le seriez bien davantage, si vous en saviez toutes les circonstances. La Kriegesräthin a été mon ange secourable; aussi ai-je récompensé cette honnête créature, et je la regarde comme la fleur des ...

Ma sœur de Baireuth se porte mieux. L'armée de Brunswic va marcher dans quatre semaines; le Duc reçoit sept écus par mois pour


a Voyez t. III, p. 87 et suivantes, 122 et suivantes.

b Voyez t. IV, p. 7.