<142> Winterfeldt et surtout Embersa connaissent le pays, qui peuvent régler vos marches et vos campements. Ne précipitez rien sur des nouvelles incertaines, et ne prenez de parti que lorsque vous êtes sûr du dessein des ennemis; mais répandez dans l'armée que nous avions un grand dessein, et que dans peu on verrait tout à fait changer les choses en bien.

52. AU MÉME.

Leitmeritz, 5 juillet 1757.



Mon très-cher frère,

Je ne saurais que parfaitement applaudir au camp que vous avez pris; il est tout à fait conforme à mes idées dans les circonstances présentes. Comme je suis informé que l'ennemi a un dessein sur Tetschen, il faut être bien vigilant, pour que rien ne passe entre l'Elbe et votre camp. En cas que quelque corps de l'ennemi se glissât entre deux, un corps qui marcherait vers Panzen pourrait l'obliger de quitter ce dessein. Dans le cas que toute l'armée ennemie viendrait sur moi à Leitmeritz, et que cela pourrait nous obliger de nous y joindre, j'ai trouvé un camp, entre Ploschkowitz et Zahorzan, qui est très-fort; mais il ne faut pas que ce mouvement se fasse sans une nécessité très-pressante et forte.

J'ai eu des rapports que le prince Charles était marché à Wittendorf, dont cependant je ne crois rien. Quand vous aurez à m'en voyer quelque chose de pressant pour m'en avertir, vous n'avez qu'à


a Jean-Guillaume Embers, major du génie; il devint lieutenant-colonel le 17 avril 1758, et mourut à Glogau le 21 mars 1779.