<152> avoir passé l'Iser à Münchengrätz, doit se camper à Niemes, où est à présent le général Morocz. Ce mouvement les approche du chemin de Zittau par Reichstadt et Gabel. S'ils le font, ils seront à même d'être à Zittau aussitôt que nous; et si nous devons nous rendre à Zittau, il ne nous reste alors d'autre chemin, pour ne leur point prêter le flanc, que par Georgenthal, qui doit être très-difficile. Je joins la déposition d'un hussard et d'un autre déserteur, d'une femme, et un rapport du major Belling, de Gabel. Le trompette autrichien qui est arrivé hier a été questionné par le général Winterfeldt sur toutes sortes de matières; il a dit que le général Keil était détaché avec quinze mille hommes. Je vous demande en grâce de me donner des ordres positifs sur ce que vous ordonnez que je fasse. J'ose encore vous avertir qu'ici nous n'avons que pour dix jours de pain, et que le transport que le général Brandeis a conduit à Zittau n'a amené que pour quatre semaines de farine. Je ferai reconnaître un camp qu'on m'a proposé de prendre, au cas que l'armée de Daun se campe à Niemes; alors la droite sera à Brins, Walten devant le front, et la gauche à Gabel, ce qui couvrira le chemin de Zittau. Ce qui commence le plus à manquer ici, c'est la viande, la plupart des régiments n'étant point fournis de bœufs. Le pays n'en fournit pas suffisamment, à cause que les pandours et hussards l'empêchent. Le Noble a mis le feu à une centaine de huttes de pandours, et pris leurs manteaux.
J'ai l'honneur d'être jusqu'au tombeau, etc.