<156> L'incorporation des bataillons saxons dans les régiments qui ont perdu le plus aux dernières batailles aura lieu, je pense, lorsque ces régiments seront dans des garnisons, car, en campagne, il serait à craindre que la plupart, avant d'être accoutumés à leurs nouveaux officiers, déserteront. J'attendrai l'ordre quand il vous plaira que ce changement se fasse. J'ai vu les recrues de l'augmentation que les régiments ont reçue; elles paraissent bien dressées et en état de faire service. Les chevaux sont la plupart très-jeunes; ceux des régiments de Kyau et de Stechow sont le mieux en état; dans le régiment de Wartenberg, l'ordre n'est pas tel qu'il doit être. Le major Dalwig est absent et blessé; ainsi le régiment n'a ni le chef, ni le commandeur qui, dans le commencement de la campagne, ont été cause que le régiment a si bien fait son devoir.
J'ai l'honneur d'être jusqu'au dernier moment de ma vie, etc.
62. AU PRINCE DE PRUSSE.
Leitmeritz, 14 juillet 1757.
Mon cher frère,
J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 12. Si vous vous retirez toujours, vous serez acculé à Berlin entre ci et quatre semaines. L'ennemi ne fait que vous suivre. Vous manquez ici de bœufs; faites-en venir de la Lusace. Si vous vous retirez, vous manquerez de fourrage, et vous aurez toujours cette race maudite sur vos flancs, de quelque côté que vous vous tourniez. Vous n'avez que Morocz à vos côtés, à Niemes; Nadasdy est ici, à Gastorf; Daun est à Neuschloss, nous avons entendu son canon. Je vois que l'on vous en impose par