<159> l'ennemi. Nous changerons cette après-midi le camp, pour qu'il n'y ait point de lacune dans les lignes. Un trompette qui a été envoyé ce matin, pour conduire les équipages qui doivent joindre le général Treskow et d'autres officiers prisonniers, revient dans l'instant. Le récépissé qu'il a apporté est signé par le général Hadik, et daté de Neuschloss.
J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, jusqu'au tombeau, etc.
65. AU PRINCE DE PRUSSE.
Leitmeritz, 13 juillet 1757.
Mon très-cher frère,
Pour vous mettre en état de juger ce que vous et moi devons ou pouvons faire, je dois d'avance vous mettre au fait de notre situation présente. Vous avez vis-à-vis de votre armée Daun, j'ai vis-à-vis de moi Nadasdy; vous avez Morocz sur le flanc, et Keil, s'il est détaché, marche, selon toutes les apparences, vers Landeshut. D'un autre côté, les Suédois assemblent un corps de dix-sept mille hommes à Stralsund; les Français sont entrés en Hesse; on m'écrit que huit mille hommes ont passé le Wéser, qui seraient suivis d'autres huit mille; je crois ces seize mille hommes destinés à se joindre avec les troupes de l'Empire et pour marcher ou vers Halle, ou vers Magde bourg. Cette situation est certainement mauvaise; mais voilà ce que nous devons tâcher d'exécuter le mieux qu'il se pourra : vous de couvrir la Lusace et la Silésie; car si vous ne couvrez pas la Lusace, un essaim de troupes légères pénétrera, la flamme et le fer en main, jus-