<162>cièrement persuadé que je n'ai point agi par caprice, que je n'ai point suivi les conseils de gens incapables d'en donner de bons, mais que j'ai fait ce que j'ai cru être pour le bien de l'armée. Tous vos généraux me rendront cette justice.
Je sens bien qu'il serait inutile de vous demander de faire examiner ma conduite. Ce serait une grâce que vous me feriez; ainsi je dois y renoncer.
Ma santé étant fort dérangée par les fatigues, mais encore plus par les chagrins, je me suis logé en ville pour tâcher de la rétablir.
J'ai prié le duc de Bevern de vous faire les rapports de l'armée; il est à même de vous rendre compte de tout.
Soyez persuadé, mon très-cher frère, que, indépendamment des malheurs non mérités qui m'accablent, je ne cesserai jamais de ma vie d'être dévoué à l'État, et que, en bon citoyen, ma joie sera parfaite d'apprendre l'heureuse réussite de vos exploits. J'ai l'honneur d'être, etc.a
67. AU PRINCE DE PRUSSE.
(Camp de Bautzen) ce 30 (juillet 1757).
Vous avez mis par votre mauvaise conduite mes affaires dans une situation désespérée; ce n'est point mes ennemis qui me perdent, mais les mauvaises mesures que vous avez prises. Mes généraux sont inexcusables, ou de vous avoir mal conseillé, ou d'avoir souffert que
a L'autographe de cette lettre ne se trouvant pas aux Archives de l'État, nous avons eu recours à la copie que le Prince de Prusse en a insérée dans la Relation mentionnée dans l'Avertissement de ce volume, article III, et ci-dessus, p. 144.