22. DE LA REINE.
Berlin, 27 août 1740.
Sire,
La lettre que vous m'avez lait l'honneur de m'écrire de Baireuth, du 17 de ce mois, m'a été bien rendue, et je vais en marquer ici mes plus parfaits remercîments, et y ai lu avec bien de la joie votre heureuse arrivée, et que la margrave de Baireuth se porte très-bien. J'en souhaite de tout mon cœur la continuation, et espère que nous n'aurons plus de raison de nous inquiéter pour elle. Je vous suis infiniment obligée de la promesse que vous avez la grâce de me faire touchant les matériaux; je ne saurais assez reconnaître vos bontés et grâces que vous me témoignez; personne ne saurait être plus reconnaissant que je le suis. Je profite du beau temps, autant que je puis, à Schönhausen. Les princesses Ulrique et Amélie me font tour à tour le plaisir d'aller avec moi à Schönhausen, et il paraît que cela leur fait plaisir. Je tâche de pouvoir les amuser aussi bien que je puis. La princesse de Zerbsta est ici depuis deux jours, et elle restera encore quelques jours; elle est de toutes nos petites parties de plaisir.
La Reine jouit d'une santé des plus parfaites. Comme Bertlingb me quitte, et qu'il faut en avoir un autre à sa place, vous me permettrez bien que j'ose prendre un nommé Buchholtz, qui est ici, en sa place. On dit qu'il est honnête homme. J'attends vos ordres là-dessus, ne voulant rien faire au monde sans savoir votre volonté. Au reste, je me recommande à l'honneur de vos bonnes grâces, et suis
a Jeanne-Élisabeth, princesse d'Anhalt-Zerbst. Elle avait avec elle sa fille aînée, depuis impératrice de Russie sous le nom de Catherine II. Voyez, t. XXV, p. XVII et XVIII, et p. 635-648.
b Secrétaire des commandements de la reine Élisabeth-Christine.