25. AU MÊME.
Lissa, 5 décembre (1757).
Mon cher cœur, aujourd'hui, un mois du jour de votre gloire, j'ai été assez heureux de traiter les Autrichiens ici de même. Je crois que nous avons huit mille prisonniers, prodigieusement de canons et de drapeaux. Ferdinand se porte à merveille; point de général de tué. Notre perte en tout va à deux mille hommes. J'ai attaqué à une heure avec ma droite, et il est sept heures que j'arrive ici. Demain je les poursuis à Breslau. J'ai tourné tout à fait leur aimée, en masquant ma marche et leur cachant mon mouvement. J'ai refusé ma gauche, et cela a réussi à merveille. Demain je marche à Breslau. Adieu, mon cœur; je vous embrasse.
26. DU PRINCE HENRI.
Leipzig, 10 décembre 1757.
Mon très-cher frère,
Vous avez vaincu, mon très-cher frère, les plus fiers ennemis que nous ayons. Vous pouvez juger de l'excès de ma joie; l'honneur des troupes, le bien de l'État et votre gloire, c'est à quoi je suis le plus intimement attaché. L'ancienne réputation de vos troupes reprend ses droits sur nos ennemis, et l'État, qui se trouvait dans une situation bien triste, peut tout espérer du succès que vous avez eu et de celui que, sans doute, vous aurez encore. J'espère apprendre bientôt