<27> des sûretés pour sa personne? Si le prince Antoine revenait sur l'eau, ne ferait-il pas enfermer la princesse Élisabeth? Eh bien, pour ne point être enfermée, elle enferme l'autre. Je trouve ce procédé tout simple.
37. A LA MÊME.
(Camp de Soor) 2 octobre (1745).
Madame,
Vous saurez apparemment ce qui s'est passé avant-hier.a Je plains les morts, et les regrette; mes frères et Ferdinand se portent fort bien. On dit le prince Louis blessé.b Je suis avec bien de l'estime, etc.c
a Le prince Albert de Brunswic, frère de la Reine, né en 1725, fut tué à la bataille de Soor. A cette occasion, Frédéric écrivit à son trésorier privé Fredersdorf, le 2 octobre 1745 : « Der gute brave Wedell ist todt; Albert auch, ist nicht viel verloren. »
b Le prince Louis-Ernest de Brunswic, autre frère de la Reine, naquit en 1718, et entra, en 1737, dans l'armée impériale. En 1740, il devint général-major, et en 1743 feld-zeugmestre général. Il était feld-maréchal impérial à l'époque de sa mort, arrivée le 12 mai 1788. Il servit aussi la république des Pays-Bas. A la bataille de Soor, son frère, le célèbre prince Ferdinand (t. IV, p. 177 et 178), le chassa d'une hauteur qu'il devait défendre. Voyez t. III, p. 154.
c C'est au sujet de cette lettre glaciale de Frédéric que la Reine écrivait à son frère Ferdinand, le 5 octobre 1745 : « Je suis accoutumée à ses manières, mais cela ne laisse pourtant pas que j'y sois sensible, surtout dans une occasion pareille, où un de mes frères a terminé sa vie dans son service; c'est trop cruel d'avoir ses manières. »