<325> n'étant attaché à rien à Berlin. Le souvenir du passé m'afflige beaucoup, et la vie qu'on y mène me paraissant assez insipide, c'est pourquoi je vous avoue franchement que je n'aime pas à y être. Cela n'empêche pas que je me conformerai en tout à vos volontés, et que je me trouverai heureux de vous en donner des preuves sûres, même aux dépens de mon inclination. Je suis, etc.
164. AU PRINCE HENRI.
Le 13 septembre 1763.
Mon cher frère,
Une lettre d'un fou de Suisse est arrivée fort à propos pour me procurer celle, mon cher frère, que vous me faites le plaisir de m'écrire. Je crois que ce M. Planta a dressé sa lettre aux Petites-Maisons; il m'envoie son portrait, un projet de campagne qu'il a fait pour M. de Broglie, une satire impertinente de Versailles, et tout cela comme une recommandation pour lui faire obtenir dans ce service quelque bonne place. Je me suis contenté de lui marquer qu'en temps de paix on ne pouvait pas faire des passe-droits à des officiers qui avaient bien servi, et que je ne doutais pas que son mérite ne lui fît trouver de l'emploi ailleurs. En voilà assez pour ce Planta. Quant à votre Paléologue, mon cher frère, je m'en chargerai volontiers, pourvu que je sache à quelle sauce le mettre; s'il est bête, il faut le fourrer dans le clergé de Silésie et en faire un chanoine; s'il est bon à mieux que cela, je tâcherai de lui trouver une place comme je pourrai. J'en viens à présent à la partie de votre lettre qui m'a fait le plus de plaisir, puisqu'elle me fait espérer le plaisir de vous revoir. Je suis ici à ma vigne retiré. Si vous voulez, par complaisance, vous ennuyer