186. AU MÊME.
(Potsdam) 24 septembre 1765.
Mon cher frère,
Il dépendra de vous de venir ici quand vous le voudrez; vous serez également bien reçu. J'ai rassemblé quelques régiments ici pour faire des manœuvres, plus pour former l'officier que le commun soldat. Ces images fugitives de la guerre en renouvellent le souvenir à ceux qui se sont voués aux armes, et donnent des idées à ceux qui, n'ayant jamais rien vu, n'en peuvent avoir que de vagues et incertaines. Mon petit neveu Henri se porte entièrement mieux, et le général Seydlitz est aussi hors de danger. Je vous embrasse, mon cher frère, en vous assurant de l'estime et de la tendresse avec laquelle je suis, etc.
187. AU MÊME.
Ce 22 (juin 1766).
Mon cher frère,
La nouvelle toute nouvelle que je vous ai annoncée consiste en une entrevue à laquelle je suis invité par l'Empereur à Torgau. Si vous avez envie d'en être, vous n'avez qu'à venir ici le 25. Je ne crois pas qu'il en résultera grand' chose, sinon un verbiage usé de politesse, auquel les princes sont accoutumés sans y ajouter foi. Lacy est de ce voyage, et un certain comte Dietrichstein que vous avez vu à Berlin à son retour de Danemark, où il avait été en qualité de ministre. Voilà, mon cher frère, ce que je puis vous mander de plus intéressant