<442> compter que les Autrichiens n'attendent que mon départ pour mettre toutes leurs machines en jeu.
Je profite du séjour de ma sœur de Brunswic pour la préparer à la perte du Duc son mari, ce qui lui causera une sensible douleur; mais c'est un mal inévitable; ainsi il faut la familiariser avec cette idée, pour que nous la conservions. Ma sœur Amélie se remettra dans vingt-cinq jours ou trois semaines tout au plus. Elle devra sa guérison à son courage;a je l'admire, et je l'en aime davantage.
Les Würtemberg sont partis pour le Montbelliard, à cinq cents milles d'Allemagne de leur fille. Je suis sûr que les Français leur apprêteront à rire par les ridicules questions qu'ils leur feront au sujet des Russes. Mais peu importe. Je souhaite, mon cher frère, que vous vous portiez bien, et que vous jouissiez tranquillement à Rheinsberg des restes de la belle saison, étant avec toute la considération, etc.
273. AU MÊME.
Le 3 décembre 1776.
Mon très-cher frère,
La confiance que j'ai, mon cher frère, en vos lumières m'a rassuré des appréhensions que Solms m'avait données. Cependant je vous avoue que je ne me fie pas beaucoup à la politique russe, assujettie à l'esprit léger et peu conséquent de cette nation. Leur monarchie est si puissante, qu'elle n'a besoin d'aucun allié, et que c'est plutôt
a Frédéric avait écrit au prince Henri, le 16 septembre : « J'ai été à Berlin voir ma sœur Amélie; l'on a été obligé de lui faire une opération à son mauvais oeil; il va mieux à présent, et l'oculiste assure qu'elle se rétablira entièrement. »