<473> le temps qu'on doit entrer en Saxe, on fasse avec les Saxons des arrangements pour la nourriture des chevaux .... Vous trouvez, mon très-cher frère, que je fais des réflexions sombres. Elles seraient telles en effet, si je ne me représentais que des malheurs, de quoi je suis très-éloigné; elles seraient légères, si je ne prévoyais que du bonheur, de la fortune, et tout plein de ces illusions que l'imagination enfante. Je crois qu'il y a un chemin de milieu qui est le véritable, et que je souhaiterais de pouvoir saisir; c'est celui qui conduit par les meilleures voies au but qu'on se propose d'atteindre. Il est le plus difficile à trouver; ce n'est qu'à force de soins et de réflexions qu'on le rencontre. Je suis, etc.
300. AU PRINCE HENRI.
(Potsdam) 1er avril 1778.
Mon très-cher frère,
J'ai déjà fait écrire pour Marwitza comme vous le désirez, mon cher frère. J'ai notifié à Magdebourg, en Prusse et en Westphalie que ces régiments formeront votre armée, et j'envoie Pfau à Berlin, avec la liste où ils se trouveront chaque jour, pour recevoir vos ordres. Je ne sais quels contes on fait à Berlin; je voudrais qu'on berçât les Autrichiens de pareilles billevesées. Mais il sera bientôt temps que les magasins de fourrage et la farine partent de Magdebourg pour Torgau, où, quand même ils s'y trouveraient quelques jours trop tôt, ils n'auraient rien à risquer. Mes nouvelles de Vienne me préparent à une
a Le colonel de Marwitz, précédemment dans les gendarmes, avait été commissaire des vivres de l'armée du prince Henri dans sa campagne de 1760 contre les Russes.