<491> percer. Les deux passages vers Möllendorff, par les mesures qu'ils ont prises, sont impraticables; il faut donc monter plus haut, et je me trouve alors très-éloigné de la Lusace. J'y laisserai cependant un petit corps qui puisse aisément se mettre en mouvement et garantir Berlin, en cas de nécessité; et je passerai demain la rivière pour camper la première ligne près de Dresde, afin de pouvoir marcher en avant, s'il est nécessaire, ou être à portée de faire repasser la rivière à une partie des troupes. Je resterai quelque temps dans cette position, pour voir ce que feront les Autrichiens, pour attendre ma boulangerie, pour arranger le pain; et, d'après les nouvelles que je recevrai, je prendrai les mesures convenables.
L'Électeur, que j'ai vu à Moritzbourg, est très-bien disposé, et je puis assurer que tout le pays paraît être de la meilleure volonté. J'ai des assurances à vous faire, mon très-cher frère, de la part de l'Électeur, de son attachement et de la constance de ses sentiments. J'ai vu le prince Charles, appelé duc de Courlande, à Elsterwerda, lequel m'a également témoigné combien il est dévoué à votre personne.
Les régiments sont arrivés en très-bon état; il n'y a que trois hommes désertés, qu'on reprendra sans doute. Il n'en est pas ainsi des valets polonais auprès de l'artillerie; leur défection nous causera de l'embarras. J'ai reçu tout à l'heure la nouvelle que les Autrichiens ont occupé Zittau avec trois cents Croates. Cette ville est une langue de terre qui s'avance en Bohême; elle ne peut nous nuire, et j'espère que dans quelque temps d'ici ils n'auront pas un homme en Saxe. Je suis, etc.