<511> Saxe un charriage dispendieux. Mes dernières lettres de la Russie sont presque positives, et m'annoncent que les troupes marcheront dès qu'on apprendra à Pétersbourg la rupture de la dernière négociation. Je suis accablé de soins aujourd'hui, mon cher frère, pour raccommoder des chemins, régler des fourrages, etc.; ce qui m'empêche de m'étendre davantage. Je suis, etc.
333. DU PRINCE HENRI.
Camp de Niemes, 7 août (septembre) 1778.
Mon très-cher frère,
J'ai l'honneur de vous rendre compte, mon très-cher frère, de deux événements qui se sont passés ici, lesquels, quoique peu intéressants pour le succès de la guerre, le sont infiniment pour la réputation et l'honneur des troupes. Nous avons un poste avancé; c'est une haute montagne au milieu du bois, dont elle est couverte, mais couronnée par un vieux château entouré d'une muraille crénelée et fort épaisse. J'y ai placé un officier et quarante hommes, que j'ai augmentés de dix hommes depuis l'affaire dont je vais vous rendre compte. Il faut, pour l'intelligence de ce poste, que j'ajoute qu'il nous sert pour découvrir toute la position de l'ennemi, qui n'est d'ailleurs pas aisée à connaître par son front, à cause des bois qui s'étendent d'ici jusqu'au bord de l'Iser, vers Bakofen et Münchengratz. Ce poste donc fut assailli la nuit du 3 au 4 par l'ennemi; six cents hommes, sous les ordres du colonel comte d'Aspremont, commencèrent l'attaque à deux heures du matin; ils posèrent les échelles, tâchèrent d'y monter, mais ont toujours été vaillamment repoussés. L'ennemi a laissé toutes ses