<527>mencement; mais un autre travail se présente, dont les matières accumulées ne laissent pas de m'effrayer un peu, et je vois bien, mon cher frère, que l'hiver sera pis pour les fatigues de l'esprit que l'été passé ne l'a été pour les fatigues du corps. Ce fardeau est un peu lourd à mon âge, et je ne sais comment je le porterai. Le prince de Hesse, qui a fait la campagne avec nous, va retourner en Danemark; je ne sais s'il reviendra, ou si nousa lui fournirons matière à exercer encore sa curiosité. Je vis ici comme un rat de cave; je fais valoir les papeteries de la Silésie, en barbouillant du papier du matin jusqu'au soir; et voilà, en vérité, mon cher frère, tout ce que je puis vous mander de Breslau. J'espère d'apprendre de bonnes nouvelles de votre santé, vous priant d'être persuadé de la tendresse infinie et de tous les sentiments d'estime avec lesquels je suis, etc.
348. AU MÊME.
Breslau, 10 novembre 1778.
Vous voyez bien, mon très-cher frère, que le but des Autrichiens est de changer la matière des choses; au lieu d'auxiliaires que doivent être les Russes, ils veulent leur faire jouer le rôle de médiateurs, et traîner cette négociation le plus qu'ils pourront, pour arrêter le secours que les Russes veulent me donner, et pour rendre leur assistance inutile. C'est à présent un des objets qui m'occupent le plus que de prémunir la Russie contre tous les mauvais arguments dont le prince de Kaunitz se servira pour leur faire illusion et, s'il peut en trouver les moyens, pour les brouiller avec nous. D'autre part,
a Le mot nous est omis dans l'autographe.