<623>faire. Vous devez bien juger que, dans la situation où je me trouve, je ne suis pas sans soins, sans inquiétudes, et sans beaucoup d'agitations; c'est la crise la plus affreuse où je me sois trouvé de ma vie. Voilà le moment où il faut vaincre ou mourir. Daun et mon frère marchent ensemble. Il se pourrait bien que toutes ces armées se rassemblassent ici, et qu'une bataille générale décidât de notre fortune et de la paix. Prenez soin de votre santé, cher frère; tranquillisez-vous, et attendez en patience ce que le ciel ordonnera de nous. Je vous embrasse de tout mon cœur.
16. AU MÊME.
Elsterwerda, 12 novembre 1759.
.... Je vous demande pardon si je ne vous écris pas moi-même; je suis faible et fatigué du voyage.
17. AU MÊME.
(Freyberg) ce 15 (février 1760).
Mon cher frère,
Je me flatte que votre santé va mieux; du moins cela me parait par votre lettre. Notre situation paraît plus passable de loin que de près; on reforme des régiments, mais ce ne sont que des recrues, et à peine