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29. AU MÊME.

Ce 22 (novembre 1760).



Mon cher frère,

C'est toujours avec une douleur nouvelle que je m'occupea de ce qui concerne une personne que je regrette en vain. Cependant, comme je lui manquerai aussi peu de fidélité après sa mort que je lui en ai manqué pendant sa vie, vous pouvez assurer ses filles mes nièces que, en tout ce qui dépend de moi, je lâcherai d'adoucir la perte qu'elles ont faite, et elles trouveront en moi le même attachement qu'en leur mère. Mais, mon cher frère, tout, ce que je puis leur dire ne remplace pas ce que la mort vient de leur arracher. Pour vous, vous savez, mon cher frère, que je vous aime si sincèrement et si tendrement, que vous ne pouvez hériter de la tendresse que j'ai eue pour ceux qui ne sont plus, parce qu'on ne saurait vous aimer ni estimer plus que je le fais. Je souhaite que nous ayons des matières plus agréables à traiter que celles qui malheureusement ont fait les sujets de nos tristes discussions. Que votre santé, d'ailleurs si délicate, ne souffre pas du juste chagrin qui vous navre, et que nous vous conservions longtemps! Étant avec les sentiments les plus sincères et les plus inviolables, etc.

30. AU MÊME.

(Décembre 1765.)



Mon cher frère,

Comme on dit en ville que vous arrivez aujourd'hui à Friedrichsfelde, je prends la liberté de vous envoyer une bagatelle que je vous


a Les mots que je m'occupe sont omis dans l'autographe.