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AVERTISSEMENT DE L'ÉDITEUR.

Ce volume et le suivant renferment la correspondance de Frédéric avec ses parents. Les lettres dont elle se compose montrent combien ce prince savait goûter et sentir les douces affections de la famille; elles complètent la correspondance du monarque avec ses amis, et forment une des parties les plus intéressantes de notre édition des Œuvres du grand roi, qu'on peut appeler à bon droit son autobiographie authentique. Nous pouvons donc nous féliciter d'avoir surmonté, grâce à l'entremise de M. Alexandre de Humboldt, les nombreuses difficultés qui se sont longtemps opposées à notre désir de posséder dans son ensemble ce recueil, sans lequel plusieurs côtés du caractère de Frédéric n'auraient jamais été connus et appréciés comme ils méritent de l'être. Ainsi c'est avec une vive satisfaction que nous nous voyons à même de rectifier le passage de la Préface de l'Éditeur (t. I, p. XXIII) où nous disions que la direction des Archives n'avait pas été autorisée à nous communiquer toute la correspondance du Roi avec sa famille.

La correspondance que nous présentons ici au lecteur se divise d'elle-même en deux parties. La première contient les lettres que Frédéric a échangées avec sa femme, sa mère, ses trois frères et ses six sœurs. La seconde renferme sa correspondance avec ses autres parents de sang et avec ses parents par alliance, c'est-à-dire, avec sa grand' tante la margrave douairière Albert, avec ses oncles les margraves Henri et Charles, avec ses beaux-frères, ses neveux et ses nièces, avec son cousin le prince Guillaume IV d'Orange, enfin avec la landgrave Caroline de Hesse-Darmstadt, belle-mère du Prince de Prusse. La correspondance de Frédéric<II> avec son père étant tout entière en allemand, nous avons dû la placer en tête de sa correspondance en cette langue, qui clôt la partie épistolaire de ses Œuvres.

L'abondance des matières ne nous a permis de faire entrer dans ce vingt-sixième volume de notre édition que cinq correspondances, celles de Frédéric avec sa femme, avec sa mère et avec ses frères. Ce volume embrasse une période de cinquante-quatre ans, qui commence le 7 février 1732, et finit le 7 août 1786; il contient sept cent onze lettres, dont six cent huit du Roi.

I. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC LA REINE ÉLISABETH SA FEMME. (13 juin 1739 - 1786.)

Élisabeth-Christine, fille de Ferdinand-Albert, duc de Brunswic-Bevern, naquit à Wolfenbüttel le 8 novembre 1715. Ses fiançailles avec Frédéric eurent lieu à Berlin le 10 mars 1732; le mariage fut béni, le 12 juin 1733, à Salzdalum près de Wolfenbüttel, par Philippe-Louis Dreyssigmark, abbé de Riddagshausen. La Princesse royale fit son entrée solennelle à Berlin le 27 juin 1733. Depuis son mariage jusqu'à l'avénement de son mari, elle vécut avec lui à Ruppin et à Rheinsberg, et ce temps fut le plus heureux de sa vie.II-a Mais lorsque Frédéric fut monté sur le trône, les relations des deux époux prirent un caractère tout différent. La Reine résida, dès ce moment, en hiver au château de Berlin, en été à celui de Schönhausen. Ses rapports avec le Roi devinrent d'année en année moins intimes. Il n'alla jamais la voir chez elle,II-b et ne l'invita jamais à venir à Sans-Souci. Elle ne connut pas cette résidence, et n'osa même jamais aller soigner le Roi dans ses <III>maladies.III-a Ce fut le 18 janvier 1785 qu'elle le vit pour la dernière fois, à Berlin. Elle mourut dans cette ville le 13 janvier 1797, sans avoir eu d'enfants.

On voit par ce qui précède combien Frédéric avait peu de relations avec sa femme en temps ordinaire. Les soucis de la guerre ne l'en rapprochaient pas davantage. Ses campagnes finies, il éprouvait le besoin d'avoir auprès de lui quelques amis et quelques membres de sa famille, entre autres sa sœur Amélie,III-b pour jouir de ce qu'il appelait une société douce (lettre au prince Henri, du 14 janvier 1758III-c). Mais il n'invita jamais la Reine à se joindre à ces amis; il ne la vit même pas de toute la guerre de sept ans, à partir du mois de janvier 1757. Il parle très-rarement d'elle dans ses ouvrages et dans sa correspondance. Il n'en fait aucune mention dans ses nombreuses lettres à la margrave Wilhelmine de Baireuth (dès 1740), à la duchesse Louise-Dorothée de Saxe-Gotha, à l'électrice Marie-Antonie de Saxe et à la landgrave Caroline de Hesse-Darmstadt. Il semblerait, à lire ces correspondances, qu'il ne fût pas marié. Ses lettres à madame de Camas, grande gouvernante de la Reine, renferment, à la vérité, quelques passages évidemment écrits à l'adresse de cette princesse; mais son nom ne s'y trouve pas.III-d Madame de Camas, qui avait pour la Reine un attachement aussi tendre que respectueux, parle également d'elle sans la nommer, dans sa réponse du 20 novembre 1762. Dans quelque disposition d'esprit que se trouve Frédéric, il observe la même manière d'agir sur ce point. Ainsi il ne dit pas un mot de la ReineIII-e dans sa première Disposition testamentaire, écrite deux jours avant la bataille de Mollwitz, et adressée au prince Guillaume son frère et son héritier présomptif; cependant il recommande à celui-ci, de la manière la plus pressante, sa mère, ses frères, ses sœurs, ses amis, ses secrétaires et ses domestiques. Il ne parle guère de sa femme, dans les volumes précédents, que t. I, p. 187, t. XVII, p. 57 et 58, et t. XVIII, p. 179 et 180. Elle n'occupe pas plus de place dans ses poésies, et il ne lui en a adressé ni dédié aucune. Voltaire, à son tour, se faisant en quelque sorte l'écho de Frédéric, garde le silence sur la Reine dans les vers qu'il adresse à son héros, le 28 novembre 1740,III-f avant de retourner en France, et où il encense le Roi, la<IV> Reine-mère et ses enfants, en un mot, tout ce qui avait excité son admiration à Berlin. Même dans ses moments de tristesse, Frédéric, parlant de ses plus chers amis et parents morts pendant son absence, surtout pendant la guerre de sept ans, exprime son appréhension de se retrouver seul dans ses palais à son retour,IV-a et il garde sur sa femme un silence aussi complet que si elle n'eût jamais existé pour lui. Il va même, à ce qu'il semble, jusqu'à plaisanter sur son mariage, par exemple dans sa lettre à Voltaire, du 23 mars 1740 :

Les beaux-arts ont pour moi l'attrait d'une maîtresse;
La triste royauté, de l'hymen la rudesse;
J'aurais su préférer l'état heureux d'amant
A celui qu'un époux remplit si tristement.

Il écrit encore au marquis d'Argens, le 15 novembre 1757 : « J'ai le sort de Mithridate; il ne me manque que deux fils et une Monime; » et à l'électrice douairière de Saxe, le 8 août 1769 : « Salomon avait un sérail de mille femmes, et ne croyait point en avoir assez; je n'en ai qu'une, et c'en est encore trop pour moi. »

Malgré cet éloignement, Frédéric ne laissait pas d'éprouver pour la Reine une profonde estime, qu'elle avait su lui inspirer par sa conduite aussi délicate que digne et pure. Les éloges sentis qu'il donne aux vertus de cette princesse dans son mémorable testament du 8 janvier 1769IV-b en sont une preuve précieuse, et adoucissent l'impression pénible que fait éprouver l'oubli dans lequel il laissa languir cette femme respectable.

Quoique la correspondance de Frédéric avec la reine Élisabeth ne puisse être comparée pour sa valeur intrinsèque à celles des volumes précédents, elle offre cependant un vif intérêt, à cause du jour qu'elle jette sur les rapports du monarque avec sa femme. L'esprit qui anime les augustes époux se reflète même dans la forme de leurs lettres. Celles de Frédéric, fort polies, cérémonieuses même, sont sèches et souvent glaciales. Les lettres de la Reine, au contraire, respirent un attachement tendre, mais timide et triste.

La correspondance qui nous occupe a été publiée pour la première fois par M. de Hahnke, qui a annexé à son estimable ouvrage, Elisabeth Christine, etc., p. 332-337, six lettres de cette princesse, et, p. 337-385, cent dix lettres de<V> Frédéric. Notre recueil se compose de cent dix-sept lettres, dont cent onze de Frédéric et sixV-a de la Reine. A l'exception d'une pièceV-b que nous devons aux Archives de Brunswic, nos lettres sont toutes imprimées sur les autographes conservés aux Archives de la maison royale. Nous avons puisé à la même source douze piècesV-c qui ne se trouvent pas dans l'ouvrage de M. de Hahnke. En revanche, nous avons omis douze lettres sans date et sans importance, comprises dans son recueil.V-d

II. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC LA REINE SOPHIE SA MÈRE. (7 février 1732 - mai 1757.)

Sophie-Dorothée, fille de l'électeur George-Louis de Hanovre, qui devint roi d'Angleterre en 1714 sous le nom de George Ier, et de la princesse Sophie-Dorothée de Brunswic-Lünebourg, naquit à Hanovre le 16 mars (27 mars nouveau style) 1687. Elle épousa, le 28 novembre 1706, Frédéric-Guillaume, Prince royal et, depuis le 25 février 1713, roi de Prusse. De ce mariage naquirent, outre trois fils et une fille qui moururent fort jeunes : en 1709, la princesse Wilhelmine, margrave de Baireuth; en 1712, Frédéric II; en 1714, la princesse Frédérique, margrave d'Ansbach; en 1716, la princesse Charlotte, duchesse de Brunswic; en 1719, la princesse Sophie, margrave de Schwedt; en 1720, la princesse Ulrique, reine de Suède; en 1722, le prince Auguste-Guillaume; en 1723, la princesse Amélie, abbesse de Quedlinbourg; en 1726, le prince Henri; et en 1730, le prince Ferdinand.

La reine Sophie, veuve depuis le 31 mai 1740, mourut à Berlin, au château de Monbijou, le 28 juin 1757. Son corps fut déposé, non à Potsdam, auprès celui de son mari, mais dans le caveau de la cathédrale de Berlin, selon le désir qu'elle en avait formellement exprimé. Le 2 juillet 1757, Frédéric, alors à son quartier <VI>général de Leitmeritz, donna à ses ministres d'État l'ordre de se conformer au vœu de sa mère, qui en avait recommandé l'accomplissement à la princesse Amélie. Cet ordre fut exécuté dans la nuit du 4 juillet.

Frédéric avait pour sa mère l'attachement le plus respectueux et le plus tendre. A son avénement, il lui donna le titre de Reine-mère,VI-a et comme elle voulait le nommer Votre Majesté : « Appelez-moi toujours votre fils, lui dit-il; ce titre est plus précieux pour moi que la dignité royale. »VI-b Il ne cessa de lui témoigner son affection par des attentions de toute espèce. A Noël 1744, par exemple, il lui donna une cassette renfermant mille pistoles, du myrte et de l'encens; ce présent était accompagné de vers fort aimables. Une autre fois, au mois de mars 1745, la Reine-mère, voulant aller se promener en voiture, fut agréablement surprise en voyant que son fils avait renouvelé ses équipages avec le plus grand luxe.VI-c Chaque année, Frédéric arrangeait des divertissements pour cette princesse : c'était tantôt une fête champêtre, tantôt une tournée dans les châteaux des princes ses frères. Le voyage que la Reine-mère fit, au mois d'avril 1745, à Oranienbourg et à Rheinsberg,VI-d et qui dura neuf jours, est connu par la pompeuse description qu'en fit le baron de Pöllnitz.VI-e L'année suivante, la fête de famille commença à Charlottenbourg; Frédéric l'avait annoncée à sa sœur de Baireuth, en lui écrivant, le 10 mai : « A mon retour de Pyrmont, la Reine douairière viendra (le 27 juin) à Charlottenbourg, où je ferai ce que je pourrai pour lui faire passer le temps agréablement. De là nous irons à Oranienbourg, où nous vivrons sur les crochets de mon frère de Prusse, et de là toute la compagnie se rendra à Rheinsberg, chez mon frère Henri. »VI-f Frédéric parle aussi de cette fête dans sa lettre inédite à son frère le prince Guillaume, de Potsdam, 17 juin 1746. « Nous voulons, dit-il, amuser notre mère par un voyage champêtre et par des plaisirs de la campagne. Tenons-nous à ce projet, et ne mêlons point les orties et les ronces aux jasmins et aux roses. » En 1747, la famille royale eut à Charlottenbourg une<VII> réunion où la femme de Frédéric fut invitée sur sa demande expresse.VII-a Enfin, chaque année, depuis 1746, le Roi faisait donner un opéra le 27 mars, anniversaire de la naissance de sa mère, qu'il considérait comme la principale fête de la maison royale. C'est par toutes ces attentions aussi tendres que délicates que Frédéric sut embellir la vieillesse de celle qui lui avait donné le jour.

Ses ouvrages littéraires, miroir fidèle de sa vie morale, sont pleins des témoignages les plus touchants de la vénération et de l'affection qu'il éprouvait pour la Reine sa mère.VII-b La conduite de la famille royale, celle des courtisans, les lettres même de Voltaire,VII-c étaient le reflet de la piété filiale du monarque. Ce sentiment ne perdit rien de son énergie avec les années. Une lettre écrite par Frédéric à son frère le prince Ferdinand, le 3 mai 1782, exprime sa volonté de conserver dans son ancien étatVII-d le château de Monbijou, que la reine Sophie avait bâti, et qu'elle habitait préférablement à toute autre résidence.VII-e Enfin, sur son ordre exprès du 20 avril 1763, les dames d'honneur de la reine défunte conservèrent à la cour et partout le rang qu'elles avaient eu du vivant de cette princesse.VII-f

On peut comprendre, d'après ce qui précède, la douleur que dut causer à Frédéric la mort de sa mère, qui lui fut annoncée par la Reine sa femme dans une lettre reçue le 1er juillet, vers sept heures du soir. Les Memoirs and papers of Sir Andrew Mitchell renferment, t. I, p. 356-359, une description saisissante de l'impression que cet événement produisit sur le Roi. Il n'avait pas revu la Reine-mère depuis le séjour qu'il avait fait à Berlin du 4 au 12 janvier 1757. La douleur profonde à laquelle il était en proie, ainsi que toute la famille royale, est dépeinte avec vérité dans le journal de l'aide de camp du prince Henri, comte Henckel de Donnersmarck (Militärischer Nachlass des General-Lieutenants Grafen Henckel von Donnersmarck, t. I, IIe partie, p. 242, Leitmeritz, 1er et 2 juillet). Mais, sans chercher ailleurs, les lettres du Roi à ses sœurs Amélie et Wilhelmine, du 1er et du 5 juillet, expriment de la manière la plus vive et la plus naturelle l'affliction dans laquelle le plongea cette perte irréparable.

<VIII>Ces détails montrent suffisamment qu'on ne saurait accorder une entière confiance aux renseignements que la margrave de Baireuth donne, dans ses Mémoires, sur le caractère des relations de Frédéric avec sa mère. Un examen attentif de cet ouvrage permet de supposer que celle qui en est l'auteur cherchait plutôt à faire briller son esprit qu'à raconter les faits dans toute leur vérité. Elle prétend, par exemple,VIII-a que la reine Sophie s'était toujours flattée d'avoir beaucoup d'ascendant sur l'esprit de son fils, et d'exercer, dès qu'il serait monté sur le trône, une certaine influence sur le gouvernement. Le Roi aurait dit à sa sœur, en 1734, en parlant de l'avenirVIII-b : « J'aurai de grandes considérations pour la Reine ma mère, je la rassasierai d'honneurs; mais je ne souffrirai point qu'elle se mêle de mes affaires, et si elle le fait, elle aura à qui parler. » Nous savons que personne n'eut jamais d'empire sur l'esprit de Frédéric, ni aucune part à son gouvernement, et que l'indépendance absolue de son caractère se révéla dès son séjour à Rheinsberg. Sa mère ne pouvait donc pas se faire d'illusions à cet égard. Mais la Margrave ne ménage personne dans ses Mémoires, et elle déchire sans pitié ses plus proches parents,VIII-c qu'elle fait pourtant profession de chérir.VIII-d Elle cherche avant tout à exciter la curiosité du lecteur;VIII-e pour cela tout lui est bon, jusqu'aux traits amers lancés contre celle dont elle tenait la vie.VIII-f Il est donc évident que les Mémoires de la margrave de Baireuth, plus piquants que consciencieux, ne peuvent servir de preuve contre le caractère de la reine Sophie, ni contre la nature affectueuse de ses rapports avec Frédéric.

Les Archives de la maison royale conservent un grand nombre de lettres adressées par la reine Sophie à son fils, depuis le 7 février 1732 jusqu'au mois de février 1756. Elles sont toutes écrites sur du papier à tranche dorée, et en français, à une seule près, qui est en allemand.VIII-g Malheureusement ce recueil ne renferme que les six lettres de Frédéric que nous présentons au lecteur. Quatre de ces pièces (nos 7, 8, 9 et 11) faisaient partie de la collection d'autographes de feu<IX> S. M. Frédéric-Guillaume III, et ont été trouvées au commencement du recueil des lettres de la Reine-mère dont nous venons de parler; les deux autres (nos 5 et 13) y sont insérées à leur rang de date. Quant à notre no 15, nous le tirons des Œuvres diverses du Philosophe de Sans-Souci (sans lieu d'impression), 1761, t. III, p. 128. Les Mémoires de la margrave de Baireuth contiennent encore, t. I, p. 160, une lettre de Frédéric à sa mère, de l'année 1729; mais comme l'auteur dit n'avoir fait qu'en donner le contenu « à peu près tel qu'il était, » nous n'avons pas osé admettre cette pièce dans notre édition.

L'Appendice de cette correspondance renferme : 1o la lettre écrite par le Prince de Prusse à sa sœur la margrave de Baireuth, Berlin, 23 décembre 1744, en lui communiquant les vers de Frédéric qui accompagnaient la cassette envoyée par celui-ci à sa mère, aux fêtes de Noël de la même année; 2o l'Ordre de Frédéric aux ministres d'État et de Cabinet comtes de Podewils et de Finckenstein, Leitmeritz, 2 juillet 1757, ordre relatif au vœu qu'avait formé la Reine-mère d'être enterrée dans le caveau de la cathédrale de Berlin.

III. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC SON FRÈRE LE PRINCE DE PRUSSE. (4 novembre 1736-24 janvier 1758.)

Le prince Auguste-Guillaume, second fils de Frédéric-Guillaume Ier, naquit à Berlin le 9 août 1722. Son père lui donna, le 30 août 1730, le deuxième régiment de cuirassiers, en garnison à Kyritz,IX-a dont le Prince royal avait été le chef jusqu'à sa tentative d'évasion. Le 1er septembre 1731, le prince Auguste-Guillaume fut nommé gouverneur de la Poméranie. Il n'était que capitaine dans son régiment de cavalerie, lorsque Frédéric le fit colonel d'infanterie, le 23 juin 1740. Il fut élevé au grade de général-major en 1741, par brevet du 8 novembre. Vers la fin de 1742, tout en conservant son régiment de cavalerie, il devint de plus chef du 18e d'infanterie, en garnison à Spandow.IX-b Le 20 janvier 1745, il fut nommé <X>lieutenant-général, par brevet du 22 juin 1742, et, le 27 mai 1756, général d'infanterie.

Le 17 novembre 1740, Frédéric plaça auprès du prince Guillaume son ami intime le général-major comte de Truchsess; mais la guerre qui survint bientôt après appela celui-ci à d'autres fonctions.

En janvier 1741, le Roi laissa à Breslau son frère Guillaume et son ami Keyserlingk, « pour éviter, dit-il lui-même, de les exposer aux dangers de la guerre. »X-a Mais plus tard, le prince se trouva toujours à l'armée, et il se distingua à Chotusitz, à Hohenfriedeberg, à Soor et à Lowositz. Il reçut, le 24 juin 1757, peu de jours après la bataille de Kolin, une lettre où Frédéric lui disait qu'il lui destinait le commandement de l'armée battue; cette armée devait être renforcée de plusieurs régiments et couvrir l'Elbe. Le prince, qui était alors au camp de Leitmeritz avec le feld-maréchal Keith, accepta ce commandement avec reconnaissance. Il eut, le 27 juin, dans ce même camp, une longue conversation avec le Roi, qui lui dit tout ce qu'il attendait de lui. On connaît la malheureuse issue de la campagne du prince, qui en a fait lui-même une relation circonstanciée.X-b Frédéric, de son côté, a raconté cette campagne dans une pièce inédite fort intéressante qu'il dressa à Leitmeritz, où il la finit le 1er août 1757. Elle est intitulée : Raisons de ma conduite militaire depuis la bataille de Prague. Voici le jugement que Frédéric y porte sur le prince : « Mon frère, dit-il, a de l'esprit, des connaissances, le meilleur cœur de l'univers, mais point de résolution, beaucoup de timidité, et de l'éloignement pour les partis vigoureux. » Lorsque le Roi revit son frère au camp de Bautzen, le 29 juillet, il lui témoigna son mécontentement avec assez de dureté pour que le prince crût devoir quitter l'armée.X-c Il se rendit à Dresde le 30, puis à Torgau, à Wittenberg et à Leipzig, enfin, le 13 novembre, au château d'Oranienbourg, dont le Roi lui avait fait présent en 1745. L'année suivante, il forma le projet d'aller faire la campagne, comme volontaire, dans le corps d'armée commandé par le feld-maréchal de Lehwaldt; mais le Roi l'en fit dissuader par le comte de Finckenstein (lettre à ce ministre, Grüssau, 24 mars 1758). Le<XI> 20 avril, le Prince de Prusse fit son testament, dont il confia l'exécution à son frère le prince Henri,XI-a et il mourut à Oranienbourg le 12 juin 1758. Cette perte fit la plus grande peine à Frédéric. « Je viens de recevoir encore des nouvelles de Berlin, écrit-il au prince Henri, d'Opotschna, 20 juillet. Quelquefois mes affaires m'étourdissent sur nos malheurs communs; mais tout d'un coup, quand cela me revient à l'esprit, mon cœur saigne, et je deviens d'une mélancolie horrible. Chaque lettre de mes sœurs, la vue du régiment,XI-b tout me rend d'une sensibilité affreuse. »XI-c Ce passage n'est pas le seul où Frédéric exprime la douleur véritable que lui causait la perte de son frère. Il y revient à plusieurs reprises dans ses écrits,XI-d et l'on voit que s'il avait parfois traité le prince avec sévérité, il n'avait jamais cessé d'avoir la plus tendre affection pour lui.

Cette affection, il la lui témoigna constamment. Ses lettres sont toujours amicales, même dans les moments où il croit avoir à se plaindre de son frère. De plus, il lui adressa, le 28 novembre 1738, l'Épître qui se trouve dans les Œuvres du Philosophe de Sans-Souci (t. X, p. 61-67 de notre édition); il le choisit en 1740 pour l'accompagner à Strasbourg;XI-e en 1751, enfin, il lui dédia ses Mémoires de Brandebourg, en rendant l'hommage le plus flatteur à son noble et aimable caractère.XI-f

Le prince Guillaume, que le Roi déclara Prince de Prusse, c'est-à-dire, héritier présomptif, le 30 juin 1744,XI-g avait épousé, le 6 janvier 1742, la princesse Louise de Brunswic-Wolfenbüttel, sœur de la reine Élisabeth. De ce mariage naquirent : le prince Frédéric-Guillaume, successeur de Frédéric;XI-h le prince Henri, dont l'Éloge se trouve t. VII, p. 43-56; la princesse Wilhelmine (t. VI, p. 19 et 250, et t. XXIII, p. 156 et 282); et le prince George-Charles-Émile, ne le 31 octobre 1758, mort dans la nuit du 15 au 16 février 1759.

Le Militärischer Nachlass du comte Victor-Amédée Henckel de Donnersmarck<XII> donne une idée très-nette de l'amitié qui unissait les trois frères de Frédéric, et du mécontentement que leur faisait éprouver la guerre de sept ans. Ils ne savaient pas apprécier le génie et le caractère du Roi, et ils considéraient cette guerre, vraiment inévitable, comme devant amener la ruine de la patrie. Le Prince de Prusse s'exprime sans détour à ce sujet dans sa lettre du 5 octobre 1756 au marquis de Valori, ambassadeur de France à Berlin : « Tout ce que vous me dites dénote, dit-il, la conjuration de la perte de notre État. Si cela est résolu dans le livre des destins, nous ne pouvons l'échapper. Si l'on avait demandé mon avis il y a un an, j'aurais conseillé de conserver l'alliance que nous avions contractée depuis seize ans, et qui était naturellement avantageuse; mais si on demande actuellement mon avis, je dirai que, cela ne pouvant plus se faire, nous sommes dans le cas d'un capitaine de vaisseau qui défend son navire le mieux qu'il peut, et quand il ne trouve plus d'autre moyen, plutôt que de se rendre à de honteuses conditions, il met le feu à la sainte-barbe, et il périt avec honneur. Rappelez-vous la lettre que François Ier écrivit à sa mère après la bataille de Pavie; telle doit être celle que le dernier Prussien écrira. Ce seront mes enfants peut-être qui seront les victimes des fautes passées. »XII-a

Notre édition de la correspondance de Frédéric avec le Prince de Prusse renferme soixante-douze lettres, dont cinquante et une du Roi. Nous les tirons des Archives de l'État, qui en conservent les originaux, presque tous autographes. Elles étaient inédites, à l'exception des lettres échangées entre le Roi et le prince à l'occasion du commandement confié à celui-ci en 1757. La Relation que le prince rédigea de son expédition est accompagnée de ces lettres, qui en sont les pièces justificatives. Elles sont au nombre de vingt-trois, dont dix de Frédéric et treize de son frère. Les Archives de l'État conservent le manuscrit original de la Relation, en français et en allemand; les deux textes sont de la main d'un secrétaire. Le texte allemand a été corrigé par le prince, et il est également accompagné d'une traduction allemande des vingt-trois lettres dont nous venons de parler. Cet ouvrage, que le Prince de Prusse semble avoir préparé pour le livrer à l'impression, a paru pour la première fois sous le titre de : Anekdoten zur Erläuterung der Brandenburgischen Geschichte und des letzteren Krieges.XII-b Gedruckt im Jahre 1769<XIII> (sans lieu d'impression ni nom de libraire), cent six pages in-8. Il a été réimprimé sous le litre de : Relation des Prinzen von Preussen aus einer Handschrift der Manheimer Bibliothek (jetzt Münchener Centralbibliothek), dans les Beyträge zur Geschichte und Litteratur, vorzüglich aus den Schätzen der pfalzbaierischen Centralbibliothek zu München. Herausgegeben von Joh. Chr. Freyherrn von Aretin. München, 1805, t. IV, p. 71-112 et 161-178. Cette réimpression vient d'être reproduite à part sous le titre de : Beitrag zur Geschichte des Feldzugs von 1757, mitgetheilt von J. Heilmann, Königlich Baierschem Oberlieutenant. Berlin, 1854, soixante-trois pages in-8.

Les Anekdoten de 1769 furent remises en français et imprimées en 1771, puis reproduites trois fois l'année suivante. Voici les titres de ces quatre éditions :

1o Lettres secrètes touchant la dernière guerre, de main de maître. Divisées en deux parties. A Francfort, aux dépens de la Compagnie des libraires, 1771, deux cent trente-deux pages in-8. La première partie (p. 1-92) est intitulée : Anecdotes pour servir à l'histoire de Brandebourg et à l'éclaircissement de la dernière guerre.

2o Lettres secrètes touchant la dernière guerre, de main de maître. Divisées en deux parties. Nouvelle édition. A Francfort, et se trouve à Amsterdam, 1772, cent quarante-six pages in-12. La première partie (p. 1-57) est intitulée : Anecdotes pour servir à l'histoire de la maison de Brandebourg et à l'éclaircissement de la dernière guerre.

3o Lettres secrètes touchant la dernière guerre, divisées en trois parties. Amsterdam, 1772. La première partie renferme la Relation du Prince de Prusse et les vingt-trois lettres dont il a été fait mention plus haut.

4o Recueil de lettres de S. M. le roi de Prusse, pour servir à l'histoire de la guerre dernière. Le tout enrichi de notes par un officier général au service de la maison d'Autriche. Leipzig, 1772.XIII-a Il faut remarquer qu'il existe sous ce même titre deux éditions, l'une de quatre-vingt-dix-huit et de cent quatre-vingt-deux que Frédéric désignait la guerre que Tempelhoff a nommée le premier, en 1783, la guerre de sept ans. Voyez t. IV, p. III; t. VI, p. 86, 108, 109, 114, 116, 142 et 143; t. IX, p. 167 et 211; t. XXIII, p. 211; ci-dessous, p. 349 et 406.<XIV> pages petit in-8, l'autre de deux cent quatre-vingt-dix pages grand in-8. La première partie de l'une comme de l'autre renferme la Relation et les lettres.

Comme les quatre textes français que nous venons d'énumérer ne sont en réalité qu'une seule et même traduction des Anekdoten de 1769, notre recueil des lettres qui s'y trouvent est la première publication de celles-ci qui ait été faite d'après les originaux.

Nous devons enfin mentionner une Lettre du Prince de Prusse mourant au Roi son frère, publiée à Erlangen en 1758, vingt-trois pages petit in-8. Elle commence par ces mots : « Sire, je n'ai plus que vingt-quatre heures à vivre; les médecins viennent de me l'annoncer, etc. » Cette pièce étant controuvée, nous ne l'avons pas admise dans notre édition.

IV. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC SON FRÈRE LE PRINCE HENRI. (3 février 1737 - 28 juin 1786.)

Le prince Frédéric-Henri-Louis, communément appelé le prince Henri,XIV-a était le troisième fils de Frédéric-Guillaume Ier. Il naquit à Berlin le 18 janvier 1726. Son père le nomma enseigne en 1738, et lieutenant l'année suivante. Le 27 juin 1740, Frédéric le fit colonel et chef du 35e d'infanterie, en garnison à Spandow; il l'éleva au grade de général-major le 15 juillet 1745, à celui de lieutenant-général le 21 février 1757, et à celui de général d'infanterie en 1758, par brevet du 20 octobre.

La carrière militaire du prince Henri fut très-brillante. Il assista à la bataille de Chotusitz; il défendit avec succès, en 1744, la ville de Tabor,XIV-b et se signala spécialement à la bataille de Hohenfriedeberg. En 1757, il se distingua d'abord à Prague. Après la bataille de Kolin, Frédéric lui confia un petit corps de troupes pour défendre le grand magasin et l'hôpital de l'armée campée à Leitmeritz. Le prince fut blessé au bras à Rossbach; le 10 novembre 1757, Frédéric, <XV>se rendant en Silésic, alla le voir à Leipzig, où il attendait sa guérison. Le 11 mars 1758, le Roi lui confia le commandement de l'armée de Saxe, et dans sa Disposition testamentaire du 10 août, ainsi que dans son Ordre du 22 à ses généraux, il le déclara tuteur du Prince de Prusse avec une autorité illimitée.XV-a De ce moment jusqu'à la paix, le prince Henri fut revêtu des fonctions les plus honorables, entre autres, le 8 mars 1760, du commandement de l'armée opposée aux Russes. Enfin, le 29 octobre 1762, il remporta à Freyberg une victoire signalée sur le prince de Stolberg.

Frédéric savait apprécier le mérite du prince Henri, et il ne négligeait aucune occasion d'en faire l'éloge. Ainsi il écrit au comte de Rottembourg, le 24 octobre 1745 : « Mon frère Henri s'est extrêmement distingué dans notre marche du 16, et on commence à connaître dans l'armée ses talents, dont je vous ai si souvent parlé. » Il écrit à la princesse Amélie, le 11 mai 1757, en lui parlant de la bataille de Prague : « Mon frère Henri a fait des merveilles, et s'est distingué au delà de ce que je puis en dire. » Voici encore comme il s'exprime dans ses Raisons de ma conduite militaire : « J'avais un grand magasin à Leitmeritz. Cette ville, commandée par les montagnes des environs, ne pouvait être défendue que par un corps qui occupât ces avenues. J'y postai treize bataillons et vingt escadrons sous les ordres de mon frère Henri, qui s'en acquitta à merveille. »XV-b Le 17 septembre 1757, le Roi écrit à sa sœur de Baireuth : « J'ai lieu de me louer beaucoup de mon frère Henri; il s'est conduit comme un ange en qualité de militaire, et très-bien envers moi en qualité de frère. » Enfin, il s'énonce en ces termes sur le compte du prince dans sa lettre à sa sœur Amélie, du 3 mai 1761 : « J'ai pris congé de mon frère Henri. Il fait au delà de ce qu'il peut. Je puis dire que je l'aime véritablement, et que je lui sais gré de sa bonne volonté. Je me repose sur lui. Il a de l'esprit et de la capacité, deux choses bien rares à trouver, et recherchées dans les temps présents. »

Aux talents militaires le prince Henri joignait ceux d'un diplomate consommé. Envoyé pour des affaires importantes à Saint-Pétersbourg en 1770 et en 1776, et à Paris en été 1784, il s'acquitta de ces missions avec une grande habileté.

Lors de la guerre de la succession de Bavière, le prince Henri fut chargé du commandement de l'armée de Saxe; mais vers la fin de l'année 1778 il écrivit au<XVI> Roi que sa santé ne lui permettait plus de soutenir les fatigues d'une campagne, et qu'il voulait se retirer, ce qui obligea Frédéric à nommer à sa place, le 13 décembre, le prince héréditaire de Brunswic.

Jusqu'à cette époque, Frédéric s'était entièrement reposé sur le prince du soin de veiller au salut de la patrie, au cas qu'il vînt lui-même à mourir.XVI-a Mais dès lors il ne fait plus aucune allusion à cette éventualité, ni aux services qu'il attendait de son frère, si elle se présentait.

Depuis la paix de Teschen jusqu'à sa mort, arrivée le 3 août 1802, le prince Henri vécut, si l'on en excepte ses voyages à Paris en 1784 et en 1789, au château de Rheinsberg, dont le Roi lui avait fait présent au mois de juin 1744. Il épousa, le 25 juin 1752, la princesse Wilhelmine de Hesse, qui mourut à Berlin le 8 octobre 1808, sans avoir eu d'enfants. Cette union, qui d'abord faisait naître les plus belles espérances, ne fut pas heureuse. Dans une lettre inédite à la landgrave Caroline de Hesse-Darmstadt, Berlin, 27 mai 1769, le prince dit, en parlant de sa femme : « Depuis trois ans, je suis absolument brouillé avec elle. » A partir de ce temps, il vécut toujours éloigné d'elle, quoiqu'il reconnût au fond de son cœur l'injustice de soupçons démentis par toute la conduite de cette princesse, à laquelle il ne put, depuis, refuser son estime.XVI-b

Il existe trois ouvrages sur la vie du prince Henri : 1o la Vie privée d'un prince célèbre, ou détails des loisirs du prince Henri de Prusse dans sa retraite de Rheinsberg (par Guyton de Morveau, connu dans la maison du prince sous le nom de Brumore). A Véropolis, 1784, quatre-vingt-seize pages petit in-8. 2o Kritische Geschichte der Feldzüge des Prinzen Heinrich (par Adam-Henri-Didier de Bülow), Berlin, 1805, deux volumes in-8. 3o Vie privée, politique et militaire du prince Henri de Prusse, frère de Frédéric II (par le général marquis Louis-Joseph-Amour de Bouillé), Paris, 1809, trois cent cinquante et une pages in-8. Avant d'entrer dans l'armée française, l'auteur de cet ouvrage avait été élève de l'Académie militaire de Berlin du 1er juin 1785 au 1er novembre de l'année suivante, et il y avait vécu, selon les expressions de son fils, sous les auspices tutélaires et presque paternels du prince Henri.XVI-c

<XVII>Pendant son séjour à Paris, en 1784, le prince Henri avait fait faire par HoudonXVII-a son buste en bronze, excellent ouvrage dont il fit présent à ses frères Frédéric et Ferdinand. Celui-ci plaça son exemplaire, après la mort du prince Henri, dans son jardin de Bellevue, en y ajoutant l'inscription : Il a tout fait pour l'État. Ce beau buste a été volé il y a quelques années. L'autre exemplaire, heureusement conservé, se trouve dans le palais de Son Altesse Royale monseigneur le prince Frédéric-Guillaume, palais habité autrefois par Sa Majesté le roi Frédéric-Guillaume III.

Frédéric avait pour son frère beaucoup d'estime, de confiance et d'attachement; il prenait le plus vif intérêt à sa santéXVII-b et à son bonheur, et il chercha à le lui prouver par les attentions les plus variées et les plus aimables. Ainsi il lui adressa plusieurs ouvrages, tels que l'Épître à mon frère Henri (t. XI, p. 3-11); l'Épithalame à Monseigneur le prince Henri (t. XIV, p. 117-120); et l'Ode à mon frère Henri (t. XII, p. 1-8). Il lui légua entre autres, par son testament du 8 janvier 1769, le diamant vert qu'il portait au doigt.XVII-c Il lui fit élever à Berlin un superbe palais,XVII-d qui fut inauguré le 24 janvier 1766. Enfin, il lui montra, par ses riches donations des années 1762 et 1772, combien il appréciait la belle conduite du prince à Freyberg, ainsi que la part importante qu'il avait eue à l'acquisition de la Prusse occidentale.XVII-e

Les sentiments du Roi n'étaient point partagés par le prince Henri, qui se tint toujours sur la réserve à son égard, et qui s'exprima souvent sur son compte d'une manière peu amicale, surtout depuis la mort du Prince de Prusse.XVII-f Il ne se donnait pas la peine de dissimuler la jalousie et même l'aversion qu'il éprouvait pour son auguste frère,XVII-g comme on peut s'en assurer en lisant la remarque qu'il écrivit au bas de la lettre autographe de Frédéric, du 14 décembre 1759,XVII-h ainsi que les notes plus que sévères qu'il fit au crayon, en 1788, à la marge<XVIII> de son exemplaire de l'Histoire de la guerre de sept ans.XVIII-a Il faut peut-être chercher la source de cette animosité du prince dans un amour-propre mal satisfait, qui se sentit également blessé à l'avénement de Frédéric-Guillaume II. Le 4 juillet 1791, le prince Henri inaugura dans son jardin de Rheinsberg un monument en l'honneur de son frère Auguste-Guillaume et des officiers qui s'étaient distingués dans les trois guerres de Silésie. On remarque une notable partialité dans le choix des personnages qui y figurent, car il n'y est question ni de Frédéric, ni de quelques-uns de ses amis particuliers, tels que les généraux de Winterfeldt et de La Motte Fouqué.XVIII-b Ce qui rend l'injustice du prince plus frappante encore, c'est que le Roi ne cessa jusqu'à sa mort d'avoir pour lui tous les égards que méritaient ses éminentes qualités et ses glorieux services.

La correspondance de Frédéric avec le prince Henri, commençant par la lettre de celui-ci, du 12 mai 1735, et continuée jusqu'au vendredi qui précéda la mort du Roi, est un vrai monument historique, aussi honorable pour le monarque que pour le prince. Elle est conservée aux Archives de l'État, et forme cinquante gros volumes manuscrits, dont le dernier renferme un grand nombre de lettres sans date. Les pièces dont cette correspondance se compose sont presque toutes autographes; il y en a beaucoup qui sont chiffrées; mais les minutes de celles-ci sont également de la main des deux illustres correspondants. Les lettres du Roi sont presque toutes écrites sur du papier à tranche dorée. Quoique rédigées pour la plupart fort à la hâte et souvent au milieu des plus vives angoisses, elles intéressent toujours au plus haut degré par les sentiments élevés, les pensées ingénieuses et les jugements justes qu'elles renferment. Ce sont de précieux matériaux de première main pour l'histoire du temps. Le style en est, à la vérité, inégal et fréquemment incorrect; mais il a toujours le mérite de la clarté et souvent celui de l'énergie. Cette correspondance et celle du Roi avec la margrave de Baireuth sont incontestablement les plus intéressantes de celles que le monarque entretint avec sa famille, et elles font reconnaître une fois de plus que dans les relations intimes l'élévation de la pensée se communique comme par reflet. Les opérations militaires de la guerre de sept ans et les négociations politiques qui précédèrent le partage de la Pologne font sans doute l'objet principal<XIX> de la correspondance qui nous occupe; mais l'âme de Frédéric, si sensible à l'amitié, tempère l'aridité du sujet par les épanchements de l'amour fraternel et des affections de famille, sentiments que le patriotisme domine et règle cependant toujours.

Nous avons déjà parlé ailleurs de la souplesse avec laquelle Frédéric sait conformer l'esprit et le ton de ses lettres au caractère particulier des personnes à qui il écrit, de manière que chacune de ses correspondances nous le montre sous un nouveau jour. Dans celle-ci, il nous apparaît infatigable et inépuisable en ressources, comme souverain, comme soldat, comme négociateur et comme homme. On y voit combien son cœur souffre des malheurs de la guerre, ainsi que des rigoureuses extrémités auxquelles il est quelquefois obligé d'avoir recours quand il s'agit de l'honneur et de la puissance de la Prusse, dont il avait à cœur d'assurer l'avenir. Il traite son frère comme son digne compagnon d'armes et comme l'habile associé de ses travaux diplomatiques. Il mêle avec infiniment de tact les éloges que méritent ses succès à des directions aussi sages que réservées sur ses opérations ultérieures. En 1772, par exemple, il déclare franchement que c'est au prince Henri que la Prusse doit ce qui lui est revenu du partage de la Pologne. En tout temps il lui parle sans détour de tout ce qui concerne soit les affaires du pays, soit la famille royale. Ainsi l'on voit dans ses lettres avec quelle sollicitude il s'efforce d'épargner à sa sœur de Baireuth et aux États de cette princesse les souffrances inséparables de la guerre. Il s'exprime au sujet de la mort de sa mère, de son frère, de sa sœur, avec une douleur profonde, mais aussi avec l'élévation qui convient à sa position et à son caractère. Sa grande âme oublie sans effort les petits dissentiments personnels qui survenaient de temps en temps, et il sait toujours s'élever de nouveau aux nobles pensées que lui inspire son désir d'assurer la gloire, le bonheur et la durée perpétuelle de la monarchie prussienne.

On ne connaissait jusqu'à présent que la partie militaire de cette admirable correspondance. Feu M. le général-major Auguste Wagner a publié, dans le Militair-Wochenblatt, Berlin, 1838, nos 42, 44 et 46-52, un choix exquis de soixante-six lettres, toutes de Frédéric, à l'exception de trois qui sont du prince. Elles roulent sur les grandes opérations de la guerre de sept ans. L'ouvrage de M. de Schöning, Der siebenjährige Krieg, en trois volumes, renferme un beaucoup plus grand nombre de lettres et de fragments; on peut même admettre que la totalité des lettres écrites à l'occasion de la guerre de sept ans s'y trouve, à<XX> quelques omissions près, portant essentiellement sur les lettres sans date dont se compose le cinquantième volume des manuscrits. Le même auteur a ajouté à son ouvrage, Der Bayersche Erbfolgekrieg, une partie intitulée : Correspondenz des Königs Friedrich des Grossen mit dem Prinzen Heinrich während des Bayerschen Erbfolgekrieges. Ces ouvrages de M. de Schöning présentent donc un recueil très-complet de la correspondance militaire de Frédéric avec le prince Henri. Mais les textes en offrent un assez grand nombre de changements que nous n'avons pas cru devoir adopter, parce que nous n'aurions pu le faire sans nous écarter des principes qui nous ont toujours dirigé dans notre travail.

Notre recueil se compose de quatre cent dix-huit lettres, dont trois cent cinquante de Frédéric. Nous en devons la presque totalité aux Archives de l'État, et nous avons eu la satisfaction de pouvoir faire usage sans réserve des cinquante volumes manuscrits qui contiennent cette correspondance. Les seules pièces que nous ayons puisées à d'autres sources sont au nombre de cinq. Nous devons le no 65 à la bonté de feu Son Altesse Royale monseigneur le prince Guillaume, mort le 28 septembre 1851; les nos 198, 200 et 201 nous ont été communiqués par feu madame la comtesse Henriette d'Itzenplitz-Friedland; enfin le no 418 nous vient de M. le bailli Rötger, à Tangermünde. Ne sachant quelle place assigner à cette intéressante lettre de Frédéric, qui n'est pas datée, nous l'avons mise à la fin de la correspondance.

Nous annexons à ce recueil deux pièces en allemand qui en sont l'appendice obligé. C'est d'abord l'Ordre de Frédéric à ses généraux, du 22 août 1758, par lequel le prince Henri est déclaré tuteur du Prince de Prusse en cas de mort du Roi. Nous l'imprimons sur l'autographe conservé aux Archives de l'État (F. 94. B). C'est, en second lieu, la Disposition testamentaire que Frédéric adressa de Breslau, le 20 mars 1759, au lieutenant-général comte de Dohna, commandant un corps d'armée en Poméranie.

Notre édition des Œuvres de Frédéric renferme encore, en d'autres endroits, quelques pièces ou fragments que nous avons cru inutile de reproduire dans cette correspondance. Ainsi nous avons donné dans le tome XIV, p. XI, trois fragments de lettres du Roi au prince Henri, des années 1761 et 1762, et nous en imprimons un autre, du 3 novembre 1758, ci-dessous, p. 38. La lettre de Frédéric au prince, du 10 août 1758, contenant aussi une Disposition testamentaire, se trouve dans notre t. IV, p. 295 et 296. Enfin, l'Instruction pour le prince Henri, chargé<XXI> du commandement de l'armée en Saxe, du 11 mars 1758, sera reproduite, d'après l'autographe, parmi les ouvrages militaires de l'Auteur.

Il est presque indispensable, en lisant la correspondance qui nous occupe, d'avoir toujours sous la main les Œuvres historiques de Frédéric. Sans cela, il serait difficile de bien comprendre et apprécier cette correspondance, qui roule en grande partie sur les affaires publiques, c'est-à-dire sur les quatre guerres, sur le partage de la Pologne et sur les voyages diplomatiques du prince.

Pendant la guerre de sept ans et celle de Bavière, les deux frères faisaient chiffrer leurs lettres quand ils craignaient qu'elles ne fussent interceptées. Dans les séjours que le prince Henri fit, soit à Saint-Pétersbourg en 1770-1771 et en 1776, soit à Paris en 1784, Frédéric lui adressait des lettres de deux espèces, les unes, ostensibles et en écriture ordinaire, expédiées par la poste,XXI-a les autres, secrètes et chiffrées,XXI-b envoyées par l'entremise de négociants sur la fidélité desquels on pouvait compter. Il y a même des lettres écrites en partie d'une manière, en partie de l'autre. Notre édition en renferme de toutes ces espèces, et le lecteur distinguera facilement, parmi les lettres politiques, celles qui étaient secrètes de celles qui étaient ostensibles. Frédéric écrivait tout de sa main, et conservait les minutes des pièces qu'il faisait chiffrer. Grâce à la facilité avec laquelle il travaillait, le nombre de ses lettres est immense, et la collection conservée aux Archives royales est d'une incomparable richesse. C'est ce qui nous a obligé à faire bien des suppressions, et cela par divers motifs. D'abord nous omettons toutes les pièces insignifiantes qui ne cadreraient pas avec notre but, et, surtout dans la correspondance relative aux guerres, ce qui, au lieu de jeter du jour sur l'histoire de l'époque, la vie intime des illustres correspondants, leurs relations et leurs sentiments, porte plutôt le caractère de nouvelles, en quelque sorte de gazettes militaires, d'ordres de marche, de rapports, etc. Nous retranchons également de la correspondance politique et diplomatique tout ce qui n'est qu'une répétition d'objets déjà traités dans des lettres qu'on peut considérer comme des documents historiques. Il en est de même des nouvelles des cours, tirées des dépêches des envoyés ou des bulletins des correspondants que le Roi entretenait dans les grandes capitales, surtout à Paris. Sans ces suppressions indispensables, l'abondance des matières fatiguerait le lecteur, et refroidirait l'intérêt que mérite<XXII> d'inspirer cette correspondance. Enfin, les lettres politiques écrites de Saint-Pétersbourg par le prince Henri, dans les années 1770 et 1771, n'étant en général que des rapports peu variés sur les affaires expliquées et recommandées dans celles du Roi, nous en avons élagué beaucoup, pour montrer plus immédiatement le souverain lui-même, ses desseins et l'habileté avec laquelle il savait les réaliser.

Notre but est de donner ici la correspondance amicale et familière du Roi et du prince; cependant il est bien difficile, ou plutôt il est impossible de faire le départ des lettres d'affaires d'avec celles qui ne concernent que les relations d'amitié et de famille. Il se peut donc que notre recueil renferme plus d'une pièce appartenant en apparence à l'histoire militaire et politique plutôt qu'à celle de la vie morale de Frédéric et de ses rapports avec ses parents. Mais ce qui nous justifiera, c'est d'abord la difficulté de la classification à faire, puis l'impossibilité de séparer complétement le souverain et le soldat de l'homme et du frère. La guerre et la politique tenaient une grande place dans la vie des deux illustres correspondants, mais, au milieu même des préoccupations des affaires, ils ne laissaient pas de parler dans leurs lettres de tout ce qui concernait la famille.

Outre les suppressions dont nous avons parlé, et qui ne portent que sur des choses dénuées de tout intérêt littéraire, nous n'avons omis qu'une lettre au Prince de Prusse, une au prince Henri, et, dans deux autres lettres de Frédéric à ce dernier, quelques passages dont nous avons marqué la place par des points.

V. LETTRES DE FRÉDÉRIC A SON FRÈRE LE PRINCE FERDINAND. (6 mars 1750 - 7 août 1786.)

Le prince Auguste-Ferdinand, quatrième fils de Frédéric-Guillaume Ier, naquit à Berlin le 23 mai 1730. Frédéric le nomma colonel le 28 juin 1740, et lui donna le 34e régiment d'infanterie, en garnison à Ruppin; ce régiment n'a pas eu d'autre chef jusqu'à sa dissolution, en 1806. Au mois de mai 1756, le prince Ferdinand parvint au grade de général-major. Son brevet de lieutenant-général est du 3 décembre 1757. Le Roi y mit les mots suivants : « Wegen der bei allen Gelegenheiten, absonderlich in gegenwärtigem Kriege erwiesenen Bravour und <XXIII>tapfern Conduite, wovon Wir Selbst ein Zeugniss abgeben können. » La brillante conduite du prince, particulièrement au blocus de Prague, la nuit du 23 au 24 mai 1757, et à la bataille de Breslau, le 22 novembre de la même année, lui valut les éloges de Frédéric dans l'Histoire de la guerre de sept ans (t. IV, p. 139 et 182). Il cueillit de nouveaux lauriers à la bataille de Leuthen. L'hiver suivant, il tomba dangereusement malade; mais il reprit son service à l'ouverture de la campagne de 1758. Une seconde maladie le força à quitter l'armée en 1759. Frédéric ne cessa pas de lui donner des preuves de son amitié. Au mois de janvier 1760, par exemple, il pria le marquis d'Argens de faire remettre au prince Ferdinand, ainsi qu'au général Seydlitz, un exemplaire à chacun de son Charles XII. « C'est une petite attention, ajoute le Roi, qui peut-être leur fera plaisir. » Le 13 septembre 1762, le prince Ferdinand fut élu grand maître de Malte,XXIII-a et le 24 août 1767, il fut fait général d'infanterie, par brevet du 30 juillet. Quant à la guerre de la succession de Bavière, il se dispensa d'y prendre part.XXIII-b

Le prince Ferdinand mourut à Berlin le 2 mai 1813. Il avait épousé, le 27 septembre 1755, la princesse Louise, fille du margrave Frédéric-Guillaume de Brandebourg-Schwedt, petit-fils du Grand Électeur.XXIII-c Il atteignit, comme le Roi et le prince Henri ses frères, le cinquantième anniversaire de son mariage, et à cette occasion il éleva, le 27 septembre 1805, dans le jardin de Bellevue, vis-à-vis du château, un autel de marbre, exécuté par Jean-Godefroi Schadow.

Les Œuvres poétiques de Frédéric renferment, t. X, p. 136, l'Épître à mon frère Ferdinand. Sur les vœux des humains, et, t. XIV, p. 443, le Temple de l'Amour, représenté pour les noces de Son Altesse Royale Monseigneur le prince Ferdinand.

Nous devons les quatre-vingt-sept lettres que nous présentons au lecteur à la bonté de feu Son Altesse Royale monseigneur le prince Auguste-Ferdinand, fils du prince Ferdinand, qui a bien voulu nous la communiquer le 19 janvier 1841.

Tantôt Frédéric écrivait de sa main ses lettres au prince, tantôt, par exemple dans ses accès de goutte, il les faisait écrire par un secrétaire, et se contentait de les signer, en ajoutant parfois un mot à la souscription, ou un court post-scriptum. A ces dernières appartiennent les numéros 20, 32, 35, 37, 38, 44, 45, 48, 52, 53,<XXIV> 55, 58, 60, 61, 62, 63, 64, 66, 67, 68, 71, 72, 73, 74, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86 et 87 de notre édition.

Cette correspondance présente, il est vrai, peu de choses intéressantes au point de vue de l'histoire; mais elle initie à la connaissance des relations qui existaient entre les membres de la famille royale, et elle nous montre l'attachement du Roi pour un frère respectable, ainsi que sa sollicitude pour tout ce qui touchait les siens et l'honneur de sa maison. En tout cas, cette correspondance est une source utile pour la biographie de l'Auteur.

Outre la Table des matières, nous ajoutons à ce volume une Table chronologique de toutes les lettres contenues dans les cinq groupes dont nous venons de faire l'énumération.

Berlin, ce 30 mars 1855.

J.-D.-E. Preuss,
Historiographe de Brandebourg.


II-a Voyez le Journal secret du baron de Seckendorff, p. 11, 28, 71, 72, 147, 148 et 207; de Hahnke, Elisabeth Christine, Königin von Preussen. Eine Biographie. Berlin, 1848, p. 112 et 113; voyez enfin notre t. XXV, p. 540.

II-b Les Berlinische Nachrichen von Staats- und gelehrten Sachen, 1744, no 89, disent que Frédéric alla à Schönhausen le 23 juillet; mais cette nouvelle paraît être inexacte, car le baron de Bielfeld n'en fait aucune mention dans ses Lettres familières et autres. Il dit seulement, t. II, p. 153 : « Le jeudi, S. M. la reine régnante donna une superbe fête à Schönhausen. » - La Reine prit la lettre de Frédéric, du mois de juillet 1747, pour une promesse de se rendre à ce château, comme on le voit par sa lettre à son frère Ferdinand, du 21 juillet. Voyez Hahnke, p. 111.

III-a Voyez t. XXII, p. 186.

III-b Voyez ci-dessous, p. 195, 196 et 212.

III-c Voyez t. XXV, p. VIII, et ci-dessous, p. 194.

III-d Voyez t. XVIII, p. 161, 162, 169 et 171, nos 6, 7, 14 et 16.

III-e Voyez ci-dessous, p. 99 et 100.

III-f Voyez t. XXII, p. 58.

IV-a Voyez t. XVIII, p. 162, 176 et 208; t. XIX, p. 348, 349 et 425; t. XX, p. 312, 326 et 327; ci-dessous, p. 406.

IV-b Voyez t. VI, p. 244, article 4.

IX-a Il est parlé du régiment de Prusse cavalerie t. II, p. 138; t. III, p. 154; t. IV, p. 148; et ci-dessous, p. 114.

IX-b Le régiment de Prusse infanterie est mentionné t. IV, p. 161, et ci-dessous, p. 129.

V-a Numéros 22, 48, 51, 53, 89 et 99.

V-b Numéro 36.

V-c Numéros 59, 64, 67, 69, 103, 105, 108, 109, 110, 111, 113 et 116.

V-d Sous les numéros 10, 15, 17, 19, 25, 28, 29, 30, 31, 37, 38 et 43.

VI-a A partir du mois de juillet 1742, les journaux de Berlin la nomment Ihro Majestät die Königliche Frau Mutter.

VI-b Voyez la Vie de Frédéric II, roi de Prusse (par de la Veaux), Strasbourg, 1787, t. IV, p. 13.

VI-c Voyez la lettre de la princesse Amélie à Frédéric, du 27 mars 1745.

VI-d Voyez ci-dessous, p. 175, no 10.

VI-e Voyez (A.-B. König) Versuch einer historischen Schilderung der Residenzstadt Berlin, t. V, IIe partie, p. 85-104.

VI-f Voyez ci-dessous, p. 104.

VII-a Voyez Hahnke, Elisabeth Christine, p. 112, et ci-dessous, p. 29, no 40.

VII-b Œuvres, t. IV, p. 207; t. XII, p. 45 et 46; t. XIV, p. 50 et 107; t. XVIII, p. 158 et 160; t. XIX, p. 50; et, indirectement, t. IX, p. 7.

VII-c Voyez t. XXII, p. 58, 171 et 174.

VII-d Voyez ci-dessous, p. 668 et 669, no 83.

VII-e Voyez les Mémoires de la margrave de Baireuth, t. I, p. 41.

VII-f Voyez t. XXV, p. 343, no 6.

VIII-a Édition (du colonel d'Osten) de Brunswic, 1810, t. II, p. 300 et 301, année 1740.

VIII-b L. c., p. 201 et 202.

VIII-c Voyez les Mémoires de la Margrave, t. I, p. 143 et suivantes, où cette princesse donne la chronique scandaleuse de la maison royale.

VIII-d L. c., t. I, p. 90, 284, 303, et t. II, p. 135, 136, 299 et 300. Voyez aussi la correspondance de la Margrave avec Frédéric.

VIII-e L. c., t. I, p. 350 et 351.

VIII-f L. c., p. 12, 13, 58-60, 77, 87 et suivantes, 108-110, 128, 129, 131, 132, 154, 251, etc.

VIII-g Notre numéro 1, ci-dessous, p. 77.

X-a Voyez t. XVII, p. 94, et t. XXII, p. 80.

X-b Relation de ce qui s'est passé à l'armée commandée par le Prince de Prusse depuis le 27 juin jusqu'au 29 juillet 1757. Cet écrit se trouve en tête des éditions spéciales de la correspondance du Prince de Prusse avec le Roi son frère à l'époque en question, éditions que nous citons à la fin de cet article. Voyez aussi t. IV, p. 150-154.

X-c Voyez ci-dessous, p. 161-163.

XI-a Voyez ci-dessous, p. 200.

XI-b Prusse infanterie.

XI-c Voyez ci-dessous, p. 203.

XI-d Voyez t. IV, p. 252; t. XVII, p. 392 et 393; t. XX, p. 301; et ci-dessous, p. 35 et 36.

XI-e Voyez t. XIV, p. 181.

XI-f Voyez t. I, p. XXXIX - XLII.

XI-g Voyez Mylius, Corpus Constitutionum Marchicarum, Continuatio II, no 18, p. 191 et 192.

XI-h Voyez t. III, p. 90; t. VI, p. 17, 25, 173, 249 et 250; et t. IX, p. III et 39-45. Après la mort du prince Guillaume, le prince Frédéric-Guillaume son fils fut déclaré Prince de Prusse, le 11 décembre 1758. Voyez Mylius, Novum Corpus Constitutionum Marchicarum, t. II, p. 319, no 54.

XII-a Voyez les Mémoires de Valori, t. II, p. 204 et 205; et notre t. XVII, p. VI, article V, et p. 347-352.

XII-b C'est sous les noms de la dernière guerre, de la guerre précédente et de la guerre de 1756

XIII-a Cette édition doit avoir été imprimée à Deux-Ponts, quoique le frontispice porte Leipzig. Voyez la Correspondance littéraire, philosophique et critique, adressée à un souverain d'Allemagne, depuis 1770 jusqu'en 1782, par le baron de Grimm et par Diderot, seconde édition, Paris, 1812, t. II, p. 361. L'auteur de l'article y dit aussi : « J'ai quelques soupçons que cet Autrichien est M. le chevalier de Kéralio, qui, après avoir servi avec beaucoup de distinction en France, a présidé successivement à l'éducation du prince Charles et du prince Maximilien de Deux-Ponts. »

XIV-a Dans ses lettres en allemand au Roi son frère, le prince signe Henrich; Frédéric lui adresse les siennes : An meinen Bruder Henrych.

XIV-b Voyez t. III, p. 69.

XV-a Voyez t. IV, p. 295 et 296, et ci-dessous, p. 206 et 609.

XV-b Voyez t. IV, p. 150 et 151.

XVI-a Voyez ci-dessous, p. 206, 207, 406, 427, 428, 429, 435, 445 et 609. Voyez aussi Militärischer Nachlass des Grafen Henckel von Donnersmarck, t. II, cahier II, p. 215.

XVI-b Voyez la Vie privée, politique et militaire du prince Henri, p. 146 et 147.

XVI-c Essai sur la vie du marquis de Bouillé (François-Claude-Amour), par son petit-fils René de Bouillé, Paris, 1853, p. 164 et 464. Voyez ci-dessous, p. 576.

XVII-a Voyez t. XXV, p. 137 et suivantes.

XVII-b L. c., p. 78.

XVII-c Voyez t. VI, p. 245, art. 9.

XVII-d Le bâtiment occupé depuis 1809 par l'université. Avant d'y demeurer, le prince Henri habitait, depuis son mariage, l'hôtel de Schwerin, rue Guillaume, 73.

XVII-e Voyez ci-dessous, p. 301, 310, 311, 330, 331, 407 et 410.

XVII-f Voyez la Vie privée, politique et militaire du prince Henri, p. 240, 87 et suivantes.

XVII-g Voyez l'Essai sur la vie du marquis de Bouillé, p. 167.

XVII-h Voyez ci-dessous, p. 233.

XVIII-a Cet exemplaire est maintenant conservé aux Archives de la maison royale.

XVIII-b Voyez Berlinische Nachrichten von Staats- und gelehrten Sachen, 1791, no 81, et le Supplément du no 82.

XXI-a Tels sont les numéros 212, 214, 215, 217, 220, 221 et 223.

XXI-b Par exemple, les numéros 213, 216, 218, 219, 222, 224, 225 et 226.

XXIII-a Voyez ci-dessous, p. 326.

XXIII-b L. c., p. 481, 665 et 666, no 80.

XXIII-c L. c., p. 613-615, nos 2, 3 et 4.