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1. A LA PRINCESSE ROYALE.

(Ruppin) ce 13 (juin 1739).



Madame,

Je vous ai mille obligations de toutes les bonnes nouvelles que vous me faites le plaisir de m'apprendre. J'espère de pouvoir vous en donner un jour de bonnes de mon côté. Quant à vos chevaux, j'ai fait ce que j'ai pu pour en trouver deux qui s'accordent avec les vôtres, mais inutilement; ainsi ayez la bonté de dire au grand écuyer d'en chercher deux qui s'accordent avec les vôtres, et je les payerai d'abord.

M. Luiscius3-a est extrêmement fou de s'être coupé la gorge; c'est une sottise qu'il ne se faut point presser de commettre. Je suis charmé de ce que l'envoyé de Suède3-b est un joli homme; il nous en faudrait toujours de semblables.

La pauvre Brandt3-c et la pauvre Morrien3-d seront bien, à ce qu'il paraît, encore longtemps l'objet vexatif de la critique du Roi; il faut qu'elles s'en consolent.

Il y a ici une bande de marionnettes auxquelles Chasot3-e applaudit beaucoup, et principalement au Hanswurst, comme il l'appelle, qu'il dit excellent acteur.

Voilà toutes mes nouvelles épuisées. Dès que j'aurai mis ordre<4> ici à une infinité de bagatelles, j'irai pour quelques jours à Remusberg vaquer à mes affaires. Je vous prie de me croire du reste tout à vous.

Federic.


3-a Voyez t. XXII, p. 35.

3-b Le comte de Rudenskjöld, arrivé à Berlin le 9 juin 1739.

3-c Voyez t. XVI, p. 163 et 171.

3-d Voyez t. XIII, p. 10.

3-e Voyez t. XXV, p. III-V, et p. 319-329.