68. A LA MÊME.
(Septembre 1771.)
Madame,
Si les affaires étaient dans une situation aussi avantageuse que vous vous les figurez, je me ferais un plaisir d'augmenter vos finances; mais considérez, je vous prie, que nous sortons d'une guerre oné<46>reuse, que les eaux ont fait cette année des ravages si considérables, qu'il faut de grosses sommes pour réparer ces dommages, et surtout que nous sommes obligés de ramasser toutes nos forces pour nous préparer à une guerre que la maison d'Autriche nous prépare, et qui éclatera toujours plus tôt qu'il ne faudra.46-a Ce sont les raisons qui m'obligent de mettre la plus grande économie dans les dépenses, et de commencer par moi-même à retrancher tout ce qui peut être superflu.
Je suis avec toute l'estime possible, etc.
46-a Il y eut de grandes inondations au mois de juillet 1771. A la même époque, les Autrichiens menaçaient de faire la guerre à la Prusse et à la Russie. Voyez t. VI, p. 38 et suivantes, ainsi que la lettre de Frédéric à son frère le prince Henri, du 27 septembre 1771.