410. AU PRINCE HENRI.
Le 2 avril 1786.
Mon très-cher frère,
Je suis sensible comme je le dois à la part que vous daignez prendre au délabrement de ma santé. Depuis, mon cher frère, que j'ai eu l'honneur de vous voir, mes maux sont fort empires : je n'ai plus de sommeil les nuits, et les passe dans des inquiétudes continuelles, me<601> traînant d'une place dans l'autre, sans trouver de repos. Mon asthme est fort augmenté, mes forces diminuent, et, à vous parler franchement, je ne compte que par jours. On m'a appliqué des vésicaloires; l'inflammation s'y est mise, et encore n'est-elle pas entièrement dissipée. Je vous écrirais volontiers davantage, mon cher frère; la matière ne me manque pas, mais bien les forces, et les fréquentes oppressions de l'asthme me font tomber la plume des mains. Que le ciel vous bénisse et vous conserve! Soyez persuadé que ce sont mes vœux, étant, etc.