35. AU MÊME.
Potsdam, 15 septembre 1768.
Mon très-cher frère,
Votre lettre du 4 de ce mois m'a été rendue ici, à mon retour de Silésie, et son contenu m'a fait un plaisir infini. Je suis charmé d'apprendre que vous vous portez bien, et que la santé de la princesse<637> votre chère épouse se raffermit de jour en jour par les eaux qu'elle prend à Spa. Mais ce qui a mis le comble à ma joie, c'est l'espérance que vous me donnez, mon très-cher frère, de pouvoir m'annoncer dans quelques mois d'ici que nos vœux vont s'accomplir, et que la princesse se trouve enceinte. J'en attends la nouvelle avec la dernière impatience, et ce sera assurément une très-grande satisfaction pour moi et pour toute notre maison royale. En attendant, je saisis cette occasion avec empressement pour vous renouveler les assurances de cette tendresse fraternelle et inaltérable avec laquelle je ne cesserai jamais d'être, etc.
Les nouvelles que vous m'écrivez, mon cher frère, me donnent d'agréables espérances; mais souvenez-vous, je vous prie, qu'il nous faut des réalités d'une ou d'autre manière; le temps presse, et il est précieux.