<129> car les miennes sont toutes différentes; il ne faut jamais croire ce que ces fanfarons disent. La guerre pourra peut-être se finir plus tôt que l'on ne pense, si la France trouve moyen de détacher la cour de Vienne de l'Angleterre. Enfin il est impossible que l'on juge à présent de ce chaos, que le temps seul doit débrouiller.
Adieu, ma très-chère sœur; je vous prie de me croire avec une parfaite tendresse, etc.
127. A LA MÊME.
Potsdam, 22 février 1743.
Ma très-chère sœur,
Grumbkow ne pouvait rien imaginer de mieux pour être bien reçu que de m'apporter, ma très-chère sœur, une lettre de votre part. Je souhaite que votre santé se raffermisse, et que vous puissiez autant profiter de la vie que vous pouvez le désirer vous-même. On dit que vos plaisirs sont brillants; je vous souhaite un petit Pérou pour y fournir, et tous les ans une petite flotille de galions pour les rafraîchir. Les comédies vont toujours leur train à Berlin comme à l'ordinaire, mais l'opéra a cessé. Graun fait à présent celui d'Artaxerxès, qui doit être fort beau, et que l'on jouera, le carnaval prochain, avec celui de Scipion.
Je suis à présent fort occupé à remettre en ordre mes affaires, fort dérangées par la guerre, et je me suis, pour cet effet, enfermé ici, où je travaille toute la journée.
Je finis, faute de nouvelles à vous dire, vous priant de me croire avec bien de l'amitié et de la tendresse, ma très-chère sœur, etc.