158. A LA MÊME.
Berlin, 19 janvier 1745.
Ma très-chère sœur,
J'ai eu le plaisir de recevoir votre lettre sur le sujet du gazetier d'Erlangen. Ma vengeance ne va pas aussi loin que vous le croyez, ma chère sœur; je vous prie de le relâcher, et, pourvu que quelque correcteur veuille bien ne pas souffrir que cet auteur tourne en ridicule la nation dont vous sortez, c'est tout ce que je lui demande.
Ma sœur de Suède est enceinte, celle de Brunswic accouchera bientôt, ma belle-sœur les suivra de près : voilà les nouvelles de Berlin. Ajoutez à cela qu'aujourd'hui c'est jour de ridotto, qu'il fait grand froid, qu'il y a beaucoup de gens enrhumés, qu'on tousse beaucoup dans les églises : voilà tout ce que je puis vous marquer jusqu'à présent, vous priant de me croire avec beaucoup d'estime, ma chère sœur, etc.
Ayez la bonté de faire bien mes compliments au Margrave.
159. A LA MÊME.
Camp de la Mettau, 18 juin 1745.
Ma très-chère sœur,
Je suis si accoutumé à vos injustices, que je ne dois pas trouver étrange que vous me chargiez d'accusations d'oubli.a Vous savez que
a Dans une lettre inédite, de la main d'un secrétaire, du camp de Rohnstock, 5 juin 1745, Frédéric avait fait à sa sœur une courte relation de la victoire de Hohenfriedeberg.