<255> ridicule, et qu'ils croient ne point passer à la postérité. Je vous demande bien des excuses si je ne vous en dis pas davantage pour cette fois; mais j'ai encore tant d'affaires à finir, que je n'ai pas un moment à moi. Je suis avec la plus vive tendresse et la plus parfaite estime, ma très-chère sœur, etc.

256. A LA MÊME.

(Potsdam) ce 29 (mars 1753).



Ma très-chère sœur,

Si j'osais prendre cette liberté, je vous gronderais pour le coup. Comment est-il possible, ma chère sœur, que vous vous confiiez avec tant de facilité à des charlatans qui peuvent achever de ruiner votre santé? En vérité, si vous avez eu des maux de tête, et si cette maudite cure tourne à mal, il n'y a rien en cela qui me surprenne. Comment pouvez-vous vous confier à des inconnus et ajouter foi à des remèdes qu'une paysanne vous donne? Je vous prie par tout ce que vous avez de plus cher de faire plus de cas de votre précieuse personne, et de ne point vous servir de remèdes de sympathie et de cures que le tiers et le quart vous proposent. Je tremble avant que de voir le dénoûment de tout cela, et je vous supplie de ne me plus faire souffrir la question par les craintes que j'ai pour votre santé. Je vous aurais répondu plus tôt, si je n'avais pas été à Berlin pour célébrer le jour de naissance de la Reine. Hassea et Monticellia y sont venus;


a Selon les Berlinische Nachrichten von Staats- und gelehrten Sachen, du 7 avril 1753, Frédéric fit présent à liasse, maître de chapelle saxon, d'une superbe bague en brillants, et au signor Monticelli, premier chanteur de la chapelle de Dresde, d'une précieuse tabatière d'or. Voyez, quant à Hasse, t. III, p. 192; t. XVIII, p. 35, 40 et 41; t. XXIV, p. 324; et, quant à Monticelli, les Lettres familières et autres de M. le baron de Bielfeld, t. I, p. 127 et 128.