<353> Pour l'amour de Dieu, ma très-chère sœur, ménagez votre santé, et conservez vos jours pour un frère qui vous adore, et qui ne cessera d'être avec la plus haute estime, le zèle et le plus vif attachement, ma très-chère sœur, etc.
336. A LA MÊME.
(Mai 1758.)
Si je portais la guerre dans votre pays, il serait ruiné de fond en comble. Ils brûleraient, pilleraient, et vous abîmeraient totalement. Il faut, par de puissantes diversions, attirer l'ennemi d'autres côtés; c'est à quoi je travaille. Du moins le mal que vous souffrez ne sera que passager, et cela vous évite une ruine totale. Nous marchons à Olmütz. J'ai gagné sept marches sur l'ennemi; je le préviens à coup sûr. Le siége ne pourra s'achever que vers la mi-juin, à cause des transports; mais l'ennemi sera réduit dans une triste situation, et obligé, malgré lui, d'attirer les cercles en Bohême. Voilà tout ce que je puis vous dire en gros jusqu'à présent, n'osant pas confier ces choses à la plume. Un peu de patience, et nous triompherons de toutes les difficultés.