<408> à vous remettre de votre vilaine goutte. J'ai pris plus de vingt fois la plume en main pour vouloir vous témoigner, mon très-cher frère, le chagrin que cela me causait de vous savoir souffrir; mais la terrible faiblesse dont je me ressentais ne me l'a pas voulu permettre. Ainsi j'ai souffert doublement, puisque votre précieuse santé me tient plus à cœur que ma vie; et le ciel veuille, mon très-cher frère, vous rendre bientôt toutes vos forces! Et je vous prie de croire que si la vie m'était chère, et que je désire de la conserver, ce n'est que pour vous prouver que, tant qu'il me restera un souffle, je ne cesserai de vous aimer, adorer et respecter, étant avec une très-profonde soumission, mon très-cher frère, etc.
13. DE LA MÊME.
Le 10 mai 1760.
Mon très-cher frère,
L'espérance flatteuse que vous me donnez, mon très-cher frère, d'avoir le bonheur de vous voir ici à votre retour de Stargard me cause une satisfaction et une joie peu exprimable; et si je suis à demi morte, je crois que cela me rendrait la vie en revoyant celui pour qui j'en donnerais mille, si je les avais. Je vous remercie très-humblement, mon très-cher frère, de l'honneur que vous voulez me faire, et vous assure que j'attends cet heureux moment avec la dernière impatience. Ma santé continue à se remettre, mais un peu lentement. J'espère que lorsque le temps sera plus chaud, ma guérison ira d'autant plus vite, et que je serai en état de vous recevoir dans ma chaumière le