12. A LA REINE DE SUÈDE.
Le 9 mars 1764.
Je suis bien aise de vous voir dans les sentiments de tranquillité auxquels je vous ai exhortée depuis vingt ans. Je vous ai toujours répété le danger et l'inutilité de votre ambition; je connaissais la nation suédoise et je savais qu'une nation libre ne se laisse pas aisément ravir la liberté, et je sentais que tous ceux qui vous donnaient là-dessus des espérances vous trompaient. Quant à ce que vous demandez sur le système politique, j'aurai de la peine de vous rien dire, car je n'en connais point aujourd'hui en Europe. Mais au reste, comme il me semble que la Suède a surtout besoin d'argent, je vous conseille de vous en tenir à la puissancea dans laquelle vous trouvez depuis si longtemps des ressources de ce genre. Tirez-en pied ou aile, car celle avec qui j'ai affaireb ne vous donnera jamais un écu.
13. A LA MÊME.
Mai 1768.
.... Vous concevez, ma chère sœur, combien il serait sensible à mon cœur et dur au vôtre de vous voir un jour réduite à venir à Berlin avec toute votre famille demander un asile, pour n'avoir pas voulu suivre les conseils que ma tendre amitié et l'intérêt le plus pur
a La France.
b La Russie.