25. A LA MÊME.
(Berlin) ce 24 (janvier 1765).
Ma chère sœur,
Je vous rends mille grâces de la part que vous prenez à l'existence de mon individu. Je souhaiterais qu'il pût vous être de quelque utilité; mais un vieux frère qui prélude sur le radotage ne doit pas s'en flatter. Il m'arrive, ma chère sœur, la même chose qu'à votre vieil attelage. Il vous traînait autrefois; à présent il mange dans votre écurie du foin que votre compassion lui donne. Je viendrai demain au soir, si vous le permettez, vous remercier de votre gracieux souvenir, d'où j'irai chez mon frère Ferdinand, où je suis invité, boire à votre santé. Vous assurant de toute la tendresse avec laquelle je suis, ma très-chère sœur, etc.
26. A LA MÊME.
(Berlin, 31 décembre 1765.)
Aujourd'hui, l'almanach l'enseigne,
Le beau sexe établit son règne
Par l'empire des agréments.
Nul mortel ne s'en formalise,
Car vous régnez depuis longtemps
Et sur mon cœur, et dans l'Église.a
a Ces vers rappellent l'invitation poétique adressée par Frédéric à sa sœur Amélie, le 31 décembre 1767. Voyez t. XIII, p. 22 et 23.
La princesse a écrit au bas de cette pièce : « Pour m'amuser je fis ce renvoi : »
« L'expérience nous l'enseigne,
Que tu écorches durant ton règne
Les sujets pour de l'argent.
Tout le public s'en formalise,
Car tu voles impunément
Tout ton peuple et mon Église. »