31. DE LA MÊME.
(Berlin) 29 septembre 1774.
Mon très-cher frère,
Je vous supplie, mon cher frère, d'agréer mes très-humbles remercîments pour les fruits délicieux que vous avez eu la grâce de m'envoyer. Je crains que le froid précoce fera beaucoup de tort au vin, ce qui causerait un grand dommage. Le schisme qui a régné ici durant plusieurs années entre les partisans de Muzell et de Meckel vient de cesser par la mort du dernier. Toutes les vieilles femmes en ont pleuré à chaudes larmes; elles en ont été imbues comme s'il eût fait des miracles. C'est ainsi que le préjugé, quelque peine que l'on se donne pour le déraciner, renaît toujours dans l'occasion. Je suis charmée, mon cher frère, quand je pense que vous goûtez à présent quelque repos, et que vous avez plus de loisir à vous distraire avec vos amis les livres, car le temps n'est guère propre à la promenade. En un mot, mon cher frère, je voudrais que vous jouissiez de tous les agréments de la vie en tout et partout, sans exception; c'est avec ce sentiment que j'ai l'honneur d'être avec un tendre et respectueux attachement, mon très-cher frère, etc.
32. DE LA MÊME.
Le 15 avril 1775.
Mon très-cher frère,
Vous avez bien de la bonté, mon cher frère, de prendre tant d'intérêt à ma santé; elle est toute rétablie, mais le médecin et le temps ne