<56>J'irai passer, en attendant, une couple de jours à Remusberg, pour y profiter du beau temps et des agréments de la compagnie. Ma sœur et le duc de Brunswic viendront infailliblement à la revue de Berlin. Je n'ose encore me flatter de vous y voir; cela me ferait ensuite trop de peine si mon espérance se trouvait trompée. Soyez toujours persuadée, ma très-chère sœur, que l'absence ne diminue en rien la véritable tendresse et l'estime avec laquelle j'ai l'honneur d'être, ma très-chère sœur, etc.
Voudriez-vous bien assurer le Margrave de ma parfaite amitié?a
48. A LA MÊME.
Ruppin, 15 mai 1737.
Ma très-chère sœur,
Je participe, quoique absent, à la joie que vous avez eue de voir ma sœur d'Ansbach. Tout le bien que vous me dites d'elle me charme. Je voudrais seulement qu'elle n'eût pas si fort à cœur de faire avoir l'ordre du Roi à son fils, car sûrement il ne l'aura pas, et cela, par la raison que le Roi est outré de la mauvaise et impertinente conduite du margrave d'Ansbach, et qu'il veut lui faire la mortification de traiter son fils avec moins de distinction que celui du duc de Brunswic, ce duc s'étant toujours très-bien conduit envers le Roi. Que le margrave d'Ansbach se mette à la raison, et je vous assure
a Cette lettre est encore signée Frederic; la première (inédite) de cette correspondance qui porte Federic est du 8 mai 1737; dans celle du 27 mai, on retrouve Frederic; mais dès lors, Federic est la signature constante. Voyez t. XVI, p. III, et t. XXVI, p. 169.