<8> très-cher frère; soyez persuadé de la tendresse sans égale que j'ai pour vous, avec laquelle je serai jusqu'au tombeau.
Mon très-cher frère,
Votre très-humble et fidèle
sœur et servante,
Wilhelmine.
6. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH.
Ruppin, 5 septembre 1732.
Ma très-chère sœur,
J'aurais bien de la peine de vous décrire la vive joie que j'ai eue en apprenant la nouvelle de votre heureuse délivrance, ma très-chère sœur; j'ai craint, sans rien dire, ce terme, qui devait décider du bonheur ou du malheur de ma vie. Le bon Dieu soit loué à jamais qu'il vous a tirée si heureusement d'un tel pas, et qu'il me rend la vie en vous la rendant! Je suis trop content, et ne saurais assez vous marquer ma reconnaissance de ce que vous me faites la grâce de me choisir pour parrain de ma chère petite nièce. Vous ne pouviez choisir personne qui eût plus de respect et d'attachement pour la mère, ni plus d'amitié pour la fille, tout m'étant précieux ce qui vient de vous, et ce qui vous appartient. Vous pouvez compter, ma très-chère sœur, que j'ai souffert tout ce que l'on peut souffrir au monde pendant quinze jours, vivant toujours entre la crainte et l'espérance de perdre ou de conserver tout ce que j'aime le plus tendrement au monde, et