<XIII>grave ne se souvenait plus d'avoir parlé de lui en détail. J. c., p. 224 (1735),a où elle dit qu'il était « l'auteur des Mémoires qui ont paru sous son nom, » et d'en avoir reparlé à la page 263 (1737). Cela prouve que les Mémoires ont été écrits à diverses reprises. D'un autre côté, la note du t. II, p. 4, et un passage du même volume, p. 227 et 228, se rapportent évidemment aux tristes suites du mariage de mademoiselle de Marwitz avec le comte de Burghauss, mariage qui fut célébré le 8 avril 1744. Enfin, les mots « mon frère de Prusse, » I. II, p. 301, ne peuvent avoir été écrits qu'après le 30 juin 1744, jour où le prince Guillaume reçut ce, titre. Les trois derniers endroits cités s'accordent avec ceux du t. II, p. 255 et 258, où la Margrave dit qu'elle rédige ses Mémoires à l'Ermitage, en 1744. Il est clair qu'elle y a encore travaillé plus tard, c'est-à-dire à l'époque de la seconde guerre de Silésie et de la paix de Dresde, car elle donne, t. I, p. 309, de grands éloges à l'armée formée par Frédéric-Guillaume Ier, qui, par la merveilleuse discipline qu'il y avait introduite, avait, dit-elle, jeté les fondements de la grandeur de sa maison; et à la page 301 du second volume, elle nomme son frère « ce grand prince, » épithète qui ne peut lui avoir été inspirée que par les brillants succès de la guerre de 1744 à 1745.b Ce qui milite encore en faveur de notre opinion, ce sont précisément les récits équivoques, les jugements injustes et les assertions absolument fausses que la Margrave se permet relativement à Frédéric.c Or on voit, par sa correspondance, que jusqu'à 1744 cette princesse avait eu pour son frère une tendresse passionnée et même jalouse, et que, à partir de l'an 1746, elle le révéra et en quelque sorte l'adora comme le plus grand homme de son siècle. Tout cela bien considéré, nous n'hésitons pas à attribuer à la querelle de


a Voyez ci-dessous, p. 32, 138 et 140.

b Dans la traduction des Mémoires, Tubingue, 1810, (t. I) p. 4 et 5, la Margrave dit en parlant de la naissance de Frédéric : « Dieses ist der Bruder, der mit mir erzogen ward, den mir tausend Ursachen theuer machen, und den ich den Trost habe, von ganz Europa bewundert zu sehen » Ce passage ne se trouve pas dans l'édition de Brunswic.

c Voyez les Mémoires, t. I, p. 46, 47, 103 et suivantes, 111, 112, 131; t. II, p. 192-194, 198, 200, 201, 202, 203, 207, 213, 276, 277, 294, 297, 298, 299 et suivantes; voyez aussi la traduction des Mémoires (t. I), p. 352, I.5 à 15, lignes omises dans l'édition de Brunswic; voyez enfin nos notes sous le texte de la correspondance.