15. DE LA MÊME.
(Schwedt) 23 septembre 1765.
Mon très-cher frère,
C'est avec une satisfaction sans égale que je vois par votre gracieuse lettre que les bains vous ont soulagé. Dieu veuille continuer, mon très-cher frère, à vous conserver et fortifier la santé, vœux que je ne cesse de faire journellement! Les reproches gracieux que vous me faites, mon très-cher frère, de ne vous avoir pas fait mention de ma santé, me sont des plus flatteurs; et si j'ai passé cet article sous silence, c'est que je ne pouvais vous faire part de ma guérison, ayant passé un assez mauvais été. Depuis quelques jours, je suis attaquée de très-violentes coliques qui m'affaiblissent et me font garder le lit. Mes jambes sont dans une triste situation; je ne puis presque plus en faire usage, à cause de l'enflure et faiblesse que j'y ressens. Je prends de nouveaux remèdes, dont l'on m'a assuré une bonne réussite; le<411> temps est encore trop court pour que je puisse encore juger si cela me soulagera. Voilà, mon très-cher frère, en raccourci, le détail de ma santé chancelante; c'est pour moi une vraie consolation de l'intérêt que vous daignez y prendre, et je vous supplie d'être persuadé que, tant qu'il me restera un souffle de vie, je ne cesserai de me dire avec un très-profond respect, mon très-cher frère, etc.