2. DE LA MÊME.
Le 6 avril 1744.
Mon très-cher frère,
Il y a peut-être de l'indiscrétion d'importuner Votre Majesté par mes lettres; mais j'espère qu'elle voudra bien me pardonner, en faveur du motif qui me fait agir, à lui témoigner mon respectueux attachement et à lui faire part de la joie que j'ai ressentie par les assurances que M. de Rudenskjöld1_416-b m'a faites hier de la part du prince,1_416-c qu'on ne m'empêchera jamais de revenir ici pour faire ma cour à V. M. Rien au monde ne pouvait m'être plus consolant que l'espérance de me<417> retrouver avec mes chers parents, et en particulier aux pieds d'un frère que j'adore. J'ai lu avec toute l'attention possible les Mémoires que V. M. m'a fait la grâce de m'envoyer. Je tâche, tant qu'il m'est possible, de me mettre au fait de toutes ces affaires, trop heureuse si, par ma conduite, je puis un jour mériter les bontés que V. M. a eues pour moi; et c'est à quoi je bornerai toute mon attention. Je supplie très-humblement V. M. de vouloir bien me continuer toujours ses bonnes grâces, et d'être persuadée de l'attachement respectueux avec lequel je suis à jamais, etc.
1_416-b Voyez t. III, p. 165 et 168; t. XXVI, p. 3.
1_416-c Adolphe-Frédéric, prince royal de Suède, fiancé de la princesse Ulrique.