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DE LA PRINCESSE WILHELMINE D'ORANGE.

Loo, 23 juillet 1769.



Sire,

La gracieuse lettre de Votre Majesté m'a causé la joie la plus vive. On nous avait donné des inquiétudes sur sa précieuse santé; mais comme mon cher oncle m'a fait l'honneur de m'écrire, nos inquiétudes n'ont, Dieu merci, pas duré longtemps. Toutes les lettres que je reçois de Berlin me disent du bien de ma nouvelle belle-sœur; ainsi j'espère que ce mariage sera plus heureux, et ne donnera pas de chagrins à V. M. La gracieuse permission que mon cher oncle m'accorde d'oser lui écrire quand je verrais la possibilité de pouvoir faire un voyage dans ma patrie me comble de joie, et je profiterai sûrement de cette faveur aussitôt que cela se pourra. Le prince Ferdinand de Brunswic est ici depuis lundi, et il part ce soir; il a passé déjà quinze jours à la Haye. Son arrivée a été une surprise pour tout le monde, et même son frère ne l'a apprise que la veille qu'il est venu à la Haye. Nous avons hier représenté la tragédie de Mithridate; j'ai fait le rôle de Monime, le prince celui de Mithridate.a Les dames et les messieurs ont joué pour petite pièce l'Impromptu de campagne.b On dit que l'Électeur palatin viendra à la Haye incognito, mais j'ignore si cette nouvelle est fondée. V. M. me fait l'honneur de me


a Voyez t. XXIV, p. 85 et 92.

b L'Impromptu de campagne, comédie en un acte et en vers, de Philippe Poisson, représentée pour la première fois au Théâtre français le 21 décembre 1733.