2. DE LA MARGRAVE ALBERT.
Berlin, 20 avril 1741.
Sire,
S'il y a quelque chose au monde qui puisse arrêter le cours de mes larmes et me donner de la consolation, c'est sans doute la très-gracieuse part que Votre Majesté daigne prendre à la douloureuse perte que j'ai faite d'un fils que j'aimais tendrement. Ces marques des bontés royales que V. M. me témoigne dans cette occasion, jointes aux réflexions d'une entière résignation aux ordres de la Providence, m'engageront à modérer ma tristesse et à adorer ses arrêts impénétrables. C'est cette Providence que j'invoque aussi avec confiance pour la conservation de V. M. et pour tout ce qui peut combler ses désirs; et, pénétrée de la plus vive reconnaissance des hautes grâces et bienveillances de V. M., je la supplie de daigner me les continuer, de même qu'aux deux fils qui me restent, et d'être persuadée de la très-respectueuse soumission avec laquelle je suis,
Sire,
de Votre Majesté
la très-humble et très-obéissante servante,
Marie-Dorothée, M. d. B.