<83> et je n'ai fait en cela que ce qui est d'un honnête homme, dont la conduite doit tendre à concilier les esprits et non à les aigrir. J'espère que les petits nuages domestiques se dissiperont aussi insensiblement, et que V. M. jouira d'une fortune aussi douce que la position actuelle où elle se trouve le comporte. Mes vœux seront toujours pour toutes les choses qui pourront contribuer à sa prospérité, l'assurant des sentiments d'estime et de tendresse avec lesquels je suis, etc.
5. AU MÊME.
Le 3 juillet 1772.
Monsieur mon frère,
Le général de Spens vient de me rendre les lettres de Votre Majesté et de me remettre l'ordre du feu roi son père, ainsi que celui qu'elle destine à mon neveu, et qu'il se fera un plaisir de porter comme venant de V. M. V. M. voudra bien que je commence par la féliciter sur son couronnement; elle ne doutera pas, à ce que j'espère, des vœux sincères que je fais pour la prospérité de son règne et pour son contentement personnel. Ces vœux partent du cœur d'un parent qui lui est sincèrement attaché, et qui participe à toutes les fortunes qui peuvent lui arriver. La Reine sa mère, qui se trouve actuellement ici, a eu, ces jours passés, quelques incommodités qui nous ont alarmés, mais qui heureusement se sont passées; elle, ainsi que la princesse sa fille,a jouissent à présent d'une bonne santé. Elles se préparent pour un départ qui sera d'autant plus sensible, qu'il pour-
a La princesse Sophie-Albertine de Suède. Voyez ci-dessous les lettres que Frédéric lui a écrites.