<88> pour que les affaires tournent selon l'avantage de V. M., en l'assurant de la tendresse pleine de considération avec laquelle je suis, etc.
10. DU ROI DE SUÈDE.
(Oerebro, janvier 1773.)
Monsieur mon frère et cousin,
C'est toujours avec la même satisfaction que je reçois les lettres que Votre Majesté veut bien m'écrire. J'ai actuellement à la remercier de celle qu'elle m'a fait parvenir, en date du 8 du mois passé. Les sentiments d'intérêt pour mon bonheur que V. M. y exprime me touchent sensiblement, et ils me seront toujours chers à conserver. Mais pour me servir de la même franchise dont V. M. me donne l'exemple, et dont le principe est gravé dans mon propre cœur, je lui demanderai de qui je dois avoir les malheurs à appréhender que V. M. semble m'annoncer; et qu'est-ce que les puissances étrangères ont à faire dans les choses qui ne regardent que l'intérieur de mon royaume? Quant au premier, je suis certain qu'il y a en Europe des souverains qui, bien loin de m'en vouloir, me donneront dans l'occasion toute l'assistance qui est en leur pouvoir, et mes voisins m'ont donné chacun séparément les assurances les plus fortes de leur amitié et de leur désir de vouloir vivre avec moi dans une bonne et parfaite harmonie. Je dois donc avoir trop de confiance en leur bonne foi pour pouvoir croire qu'ils soient occupés à former des projets pernicieux contre ma personne et mes États, dans le temps que je reçois des assurances du contraire de leur part. Et quant au second, V. M. sent parfaitement elle-même jusqu'à quel point le devoir m'impose la loi