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IV. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC LE DUC CHARLES DE BRUNSWIC. (26 OCTOBRE 1735 - 1er OCTOBRE 1745.)[Titelblatt]

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1. AU DUC CHARLES DE BRUNSWIC.

Danzig, 26 octobre 1735.



Mon très-cher frère,

Personne ne prend plus de part que moi à l'heureuse délivrance de S. A. R. ma sœur. Je suis charmé, mon cher frère, qu'elle vous ait fait papa de si bonne grâce. Je crains bien que vous n'en resterez pas là, que vous allez peupler le monde, et que l'on va voir naître de votre aimable race. Je n'ai qu'à leur faire un seul souhait, qui est qu'ils ressemblent à père et à mère de corps et d'esprit; ce leur sera toujours un gage sûr de mon amitié et de ma parfaite estime. Au moins pardonnez-moi, mon très-cher frère, si je ne vous ai pas fait mes félicitations plus tôt; mais je ne fais que d'arriver des fonds de la barbarie,2_33-a et, ayant été chargé d'un nombre innombrable de commissions auxquelles je n'entendais pas grand' chose, il m'a été impossible de penser ni d'écrire. Je vous crois à présent seuls et défaits de votre illustre Gast;2_33-b l'on dit qu'il est charmé de la réception que vous lui avez faite. J'ai bien cru qu'il serait satisfait, car comment pourrait-on ne le pas être en votre agréable compagnie? J'ai vu ici tous les travaux des Russiens, et l'on m'a fait l'histoire de l'assaut du Hagelsberg.2_33-c J'ai été sur les lieux, et j'avoue que j'avais meilleure opinion de M. de Münnich pour l'avoir cru capable d'une entreprise aussi déraisonnable, mal conçue et mal exécutée que celle-<34>là. Les troupes ont fait tout ce que de braves gens ont pu faire; mais il n'était pas dans le pouvoir humain de pouvoir prendre un ouvrage de la nature de celui-là l'épée à la main. De là, j'ai vu le fort de la Münde, qui s'est rendu le plus lâchement du monde. Ensuite l'on m'a mené à l'endroit où les trois bataillons français ont si lâchement capitulé,2_34-a action inouïe, et qui fera honte à la nation française jusqu'à nos arrière-neveux. Ensuite je me suis promené sur la mer, et je me suis diverti à voir comme elle ballottait notre navire. Il n'y avait aucun danger, mais cependant les vagues étaient fort émues du vent. L'on nous assure que Seckendorff fait le petit César au Rhin,2_34-b et qu'il veut se donner des airs avec Belle-Isle. J'avoue que je suis curieux de savoir ce qui en sera, et si l'on fera toujours la guerre sans coup férir. J'aimerais bien y être, et moi qui ne suis point chargé du fardeau pesant du bien d'un pays ou d'un État, je pourrais, sans que personne y perdît, m'y trouver, quitte à risquer ma cervelle. Le sort m'en veut cependant; car moi qui brûle d'ardeur pour le métier, je ne saurais parvenir à voir la moindre chose. Mais baste. Il suffit que je sente la peine que cela me fait, sans que j'en aille incommoder les autres. Adieu, mon très-cher frère; mes compliments à l'aimable accouchée. Je vous prie de lui dire que ses coups d'essai sont des coups de maître.2_34-c Je suis avec toute l'estime et tout l'attachement possible,



Mon très-cher frère,

Votre très-parfaitement fidèle ami,
cousin et frère,
Frederic.

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2. AU MÊME.

(Berlin, janvier 1740)



Mon cher duc,

Le Roi est à l'extrémité. On vous écrira pour nous envoyer Keck. Dites à ce médecin, je vous prie, et ordonnez-lui de ne dire la vérité de l'état du Roi qu'à la Reine et à moi. Préparez ma sœur à l'événement que nous devons attendre, et demandez-lui si elle veut voir son père, en cas qu'il fût plus mal. Si elle le veut, je commanderai des chevaux, en lui dépêchant un exprès. Pour l'amour de Dieu, ayez soin d'elle, et ne l'effrayez point. Vous pouvez juger de l'état dans lequel nous sommes. Je sais à peine ce que je vous écris. Soyez persuadé que je suis tout à vous.

3. AU MÊME.

Berlin, 7 février 1740.



Mon très-cher frère,

Keck est arrivé, dont je vous fais mes remercîments. Il a trouvé le Roi très-mal, et plus dangereusement malade qu'il ne l'avait cru. Si cela augmente, et qu'on appréhende une fin prochaine, je ne manquerai point d'en avertir ma sœur à temps. Nous sommes tous dans une si grande confusion et dans une si parfaite incertitude de ce qui doit arriver, que nous en sommes tout confus. Je vous demande pardon si ma lettre est courte et sans ordre; mais il est impossible<36> d'être maître de soi en pareilles occasions. Soyez persuadé que je suis avec une très-parfaite tendresse,



Mon très-cher frère,

Votre très-fidèlement affectionné ami,
cousin et frère,
Federic.

4. AU MÊME.

Berlin, 14 février 1740.



Mon cher frère,

La maladie du Roi va fort en empirant depuis quelques jours. Il est beaucoup plus mal qu'il n'a été, et l'on craint beaucoup que cela ne durera guère. J'attendrai encore quelques jours avant que d'en avertir ma sœur. Si elle n'est pas enceinte, elle me fera grand plaisir de venir ici. Je vous prie de la bien préparer à ce qui doit arriver, car assurément nous n'avons plus lieu de nous flatter de rien, et Keck, qui, dans les commencements, nous donnait encore quelque ombre d'espérance, ne nous promet plus rien à présent.

Adieu, mon cher frère; je vous prie de ne me point oublier, et d'être persuadé de la tendresse parfaite avec laquelle je suis, etc.

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5. AU MÊME.

Berlin, 6 mars 1740.



Mon très-cher frère,

J'ai reçu votre lettre avec bien du plaisir. Je n'ai guère de bonnes nouvelles à vous apprendre. L'hydropisie du Roi va son train. Il n'y a pas d'apparence encore de convalescence, mais cela peut durer encore un bout de temps. Est-ce vous ou est-ce le Roi qui rendez ma sœur malade? Je présume qu'elle reprend ses incommodités de foie, qui lui sont périodiques depuis son mariage, et auxquelles vous avez toujours eu la plus grande part.

Je serais fort embarrassé, mon cher frère, que vous dire, sinon que M. Keck, voulant hier tâter le ventre du Roi, fit la culbute le plus galamment du monde. Il l'aurait pu faire, à la vérité, avec plus d'adresse, car il cassa un des pieds du lit du Roi. Le médecin tombé ne se contenta pas de sa chute, mais il roula encore sa lourde masse à travers la chambre, à peu près comme un boulet de canon qui, bondissant faiblement, se roule encore par les dernières impressions qu'il sent des mouvements imprégnés par la force de l'air et de la poudre. Nous trouvâmes la chose très-plaisante. Ces sortes d'histoires perdent toujours, par le récit, du comique qu'elles ont dans leur réalité.

Adieu, mon cher frère; je vous prie de baiser et d'embrasser ma sœur de ma part. Croyez-moi tous les deux, je vous prie, avec une estime et une tendresse infinie, mon très-cher frère et ma très-chère sœur, etc.

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6. AU MÊME.

Remusberg, 7 avril 1740.



Mon cher frère,

Comme les médecins ont un peu tranquillisé le Roi, j'ai saisi ce moment avec empressement pour partir pour Remusberg. Mon séjour n'y sera pas long, mais l'air ne laissera pas de m'y faire beaucoup de bien. On nous donne une dilation de quelques mois. La Faculté varie beaucoup avec ses pronostics, et je ne sais, en vérité, ce qui en deviendra.

Aimez-moi toujours, mon très-cher frère, et soyez persuadé de la tendresse infinie avec laquelle je suis, etc.

7. AU MÊME.

Charlottenbourg, 13 juin 1740.



Mon très-cher frère,

L'amitié et l'inclination que j'ai toujours eue pour vous m'ont rendu plus sensible au refus que vous venez de me faire que si ce refus était émané de tout autre endroit.2_38-a Le proverbe dit que c'est dans le besoin que l'on connaît ses amis. Que voulez-vous que je juge de vous, mon cher frère, et que voulez-vous que je fasse pour vous en pareil cas? S'il est vrai qu'une main doit laver l'autre, il faut assuré<39>ment que tout soit mutuel dans l'amitié. Je suis dans ce cas; j'attends un plaisir de votre part, et je vous assure que je ne serai pas paresseux à vous le rendre. Vous devez connaître vos intérêts. Je ne sais lequel pourra vous être plus utile, d'un empereur ruiné et dont la mort plongera l'Europe dans une guerre sanglante, ou d'un beau-frère voisin, puissant dans l'Empire, et dont l'alliance pourra vous et re utile à plus d'une chose et dans plus d'une occasion. C'est à vous à connaître vos intérêts, et à moi à vous aimer personnellement, quelque parti que vous preniez.

Acceptez la bagatelle que je vous envoie,2_39-a et soyez persuadé de l'estime avec laquelle je suis, etc.

8. AU MÊME.

Charlottenbourg, 16 juin 1740.



Mon très-cher frère,

L'arrivée de Duhan, dont vous avez eu soin jusqu'à présent,2_39-b et dont je vous fais mille remercîments, m'a fait tout le plaisir imaginable. Je n'ai jamais douté de votre amitié, mon cher frère, et je vous prie de compter sur la mienne. Mais j'avoue que si vous me voulez faire plaisir dans les circonstances où je suis, vous obligerez un frère qui vous aime tendrement, et qui ne manque pas de reconnaissance.

Vous me flattez du plaisir de vous voir et de vous embrasser. Vous pouvez compter que vous me trouverez plein d'amitié, d'estime<40> et de tendresse pour vous. Quant à ma personne, je le serai toujours, et je vous prie de me fournir les moyens pour pouvoir cimenter cette amitié d'une façon ferme et solide. Je ne demande pas mieux de mon côté, et je vous prie de croire que je suis à jamais, avec toute la tendresse imaginable, mon cher frère, etc.

9. AU MÊME.

Charlottenbourg, 18 juin 1740.



Mon cher frère,

Je vous suis infiniment obligé du plaisir que vous voulez bien me faire de lever le monde convenable pour le régiment de votre frère Ferdinand. Je vous assure, mon cher frère, que je ne négligerai aucune occasion pour vous en témoigner ma reconnaissance.

Il ne dépendra que de vous, mon cher frère, d'envoyer un officier tel que vous le jugerez à propos pour avoir soin de tout, et pour ajuster les mesures nécessaires à prendre pour mettre la dernière main à vos bonnes intentions et au plaisir que vous voulez bien me faire.

Vous apprendrez dans peu les raisons qui m'ont obligé de vous importuner si fort pour ce régiment. Vous pouvez cependant être persuadé qu'elles sont valables.

S'il y a quelque moyen de vous obliger ou de vous faire plaisir, je ne négligerai rien pour y contribuer autant qu'il dépendra de moi, afin de vous convaincre de la véritable amitié, tendresse et estime avec laquelle je suis, mon très-cher frère, etc.

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10. AU MÊME.

(Juin 1740.)2_41-a



Mon cher frère,

J'ai été très-fâché d'apprendre les excès que l'on a faits sur mes frontières2_41-b Avant que vous m'en ayez écrit, j'en ai été informé, et j'ai pris de bonnes mesures pour que de pareilles choses ne se fassent plus envers un cher voisin que j'aime de tout mon cœur, et à qui je ne tâcherai que de faire toujours tout le plaisir qu'il dépendra de moi. Soyez tranquille, mon cher frère; je prends cette affaire sur moi, et vous n'aurez plus lieu de vous plaindre.

Vous ne viendrez jamais trop tôt pour l'impatience que j'ai de vous embrasser et de vous réitérer de vive voix les sentiments de tendresse et d'estime avec lesquels je suis à jamais, mon très-cher frère, etc.

Mille compliments à ma chère sœur.

11. AU MÊME.

Charlottenbourg, 30 juin 1740.



Monsieur mon frère,

C'est avec plaisir que j'ai vu par les dernières lettres la continuation de votre cher souvenir, et combien vous êtes satisfait de la manière<42> dont j'ai redressé l'excès commis, malgré moi, contre un de vos sujets. Quant à l'affaire principale, touchant le régiment à faire, et que je destine au prince Ferdinand, comme je m'aperçois qu'il y a encore quelques obstacles, j'ai ordonné à mon lieutenant-général de Marwitz de vous faire sa cour, et de vous dire ce que je pense là-dessus. Il pourra peut-être indiquer des moyens d'aplanir les difficultés, et concerter avec vous ce qui sera convenable pour finir heureusement cette affaire. Je vous prie d'y vouloir apporter toute la facilité, et de croire que je suis avec une très-parfaite amitié, monsieur mon frère, etc.

12. AU MÊME.

Rheinsberg, 28 octobre 1740.



Monsieur mon frère,

Quoique j'aie eu de la répugnance de me séparer sitôt de la compagnie du prince Ferdinand, il m'a fallu céder à la tendre impatience qu'il a de vous revoir. Il s'acquittera en même temps de la commission que je lui ai confiée de vous donner de nouvelles assurances de mes sentiments d'amitié. Cependant vous agréerez, s'il vous plaît, que je réitère mes instances au sujet de la prompte livrance des deux bataillons en recrues dont nous sommes convenus, et je vous assure que vous ne me sauriez faire un plus grand plaisir que de finir bientôt cette affaire. D'ailleurs, je serais ravi si vous pouviez vous résoudre à me laisser encore pour mon service quelques-uns de vos bataillons avec les officiers, moyennant des subsides et des conditions raisonnables; et si vous vouliez y ajouter un des régiments de vos<43> dragons, pour des subsides, ce serait augmenter ma satisfaction et les obligations que je vous en aurais. Je vous prie d'y réfléchir et de me réjouir d'une prompte réponse, que vous pourriez découvrir au général de Marwitz, qui vous fera sa cour. Je suis avec une constante et très-sincère amitié, monsieur mon frère, etc.2_43-a

Je vous aurais écrit moi-même, mais j'ai la fièvre. Je vous demande excuse.2_43-b

13. DU DUC CHARLES DE BRUNSWIC.

Le 4 novembre 1740.

Je me tiendrais heureux si je me pouvais défaire de quelques bataillons et de mes dragons pour les offrir à Votre Majesté. Mais, Sire, je supplie V. M. de se souvenir que je n'ai en tout que six bataillons, dont deux sont entièrement ruinés par un fatal engagement que j'ai dû accomplir sans l'avoir contracté. Ce peu de monde suffit à peine au plus nécessaire dans Brunswic et Wolfenbüttel. Mes dragons ne font que quatre compagnies, et sont à peine suffisants pour empêcher dans le pays l'inondation des mendiants, les défraudations des contrebandiers du blé, et les désordres amenés par la disette ....

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14. AU DUC CHARLES DE BRUNSWIC.

Ruppin, 28 novembre 1740.



Monsieur mon frère,

Votre lettre du 20 de ce mois m'a été rendue, et j'ai été sensible aux plaintes que vous me faites connaître sur la défense de la sortie du blé de Prusse. Je suis fâché de ce que vous en aurez quelque dommage à cause de l'achat que vous en avez fait auparavant; mais vous me rendrez la justice de réfléchir sur le besoin que j'en ai moi-même dans ce temps de calamité, et il me faudra faire examiner avant tout si je pourrais trouver moyen de pourvoir à la nécessité pressante de mes troupes et autres sujets, avant que de pouvoir songer à vous aider. Quant à ce qui regarde la qualité des recrues que vous m'avez voulu envoyer pour le régiment de votre frère, il faut vous dire la vérité, que, pour une grande partie, ils ne sont pas à beaucoup près tels que je les ai attendus. J'ai donné ordre au major-général d'Einsiedel de vous envoyer le détail des gens incapables et invalides qu'on y a trouvés. Comme j'apprends aussi que le colonel de Hohnstedt2_44-a a trouvé à propos d'en écarter les meilleurs, je vous laisse à juger combien peu je dois être édifié de cette manière d'agir, peu conforme à l'amitié qui subsiste entre nous. Je suis avec une très-constante considération et cordialité, monsieur mon frère, etc.2_44-b

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15. AU MÊME.

(Décembre 1740.)



Mon cher frère,

J'ai vu par votre lettre que vous paraissez étonné que je n'aie point trouvé le monde bien conditionné, que vous m'avez envoyé pour le régiment du prince Ferdinand. Je n'ai cependant pas pu dire les choses autrement qu'elles ne sont, et, sans vous en accuser, mon cher frère, je ne puis vous dire à qui en est la faute.

Indépendamment du peu de bonne volonté que vous me témoignez, je songe cependant à ce qui peut être de l'intérêt de votre maison; et comme le duché de Courlande est devenu vacant depuis le malheur du duc Biron, il se pourrait faire qu'on procurât ce duché à votre frère Louis.2_45-a Il serait temps d'y songer et d'y faire une attention sérieuse. Si vous vous concertiez avec moi, je crois que j'aurais beaucoup de moyens pour faciliter cette affaire à présent, d'autant plus qu'elle est en quelque façon dépendante de la Pologne. Vous me manderez ce que vous en pensez, et vous verrez par ceci et dans d'autres occasions qu'il y a plus de sincérité dans l'amitié que j'ai pour vous que dans la vôtre envers moi.

Je suis avec bien de l'estime, mon cher frère, etc.

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16. AU MÊME.

Berlin, 9 décembre 1740.



Monsieur mon frère,

Vos deux lettres du 5 et du 6 de ce mois m'ont été rendues, et je vous suis obligé de ces marques de votre souvenir, et des nouvelles touchant les surprenantes catastrophes de la Russie. J'étais déjà informé des circonstances qui viennent d'humilier l'usurpateur orgueilleux et d'élever la régente et le digne prince votre frère.2_46-a Comme j'admire cet ouvrage de la Providence, dû au mérite de ces illustres personnes, j'y prends toute la part imaginable, et je vous en félicite très-cordialement, en souhaitant à la nouvelle régence un bonheur ferme et accompli.

Quant à la marche de mes régiments,2_46-b où vous trouvez tant de difficultés, je m'en rapporte à ce que je vous ai répondu sur ce chapitre, et je me flatte que vous ne me refuserez pas d'y avoir égard, ce que je reconnaîtrai en temps et lieu. Au reste, l'arrivée du prince Ferdinand m'a été très-agréable; et comme je connais les bonnes qualités qu'il possède, et qui promettent beaucoup, je m'efforcerai toujours de les cultiver et d'avoir un soin tout particulier de lui et de son bonheur. Je suis avec une très-parfaite amitié, monsieur mon frère, etc.2_46-c

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17. AU MÊME.

Soor, 1er octobre 1745.



Mon cher frère,

Je suis bien lâché de vous apprendre la nouvelle désagréable de la mort de votre frère Albert.2_47-a Il était trop brave. J'ai écrit souvent à ma sœur que je craignais quelque accident pour lui. Mais je puis vous assurer en même temps qu'il n'a point fait honte à sa famille. Le prince Ferdinand s'est surpassé, et je lui dois la louange qu'il a beaucoup contribué au gain de cette bataille.

Je vous prie de me conserver votre précieuse amitié, et d'être bien persuadé de la vive tendresse avec laquelle je suis, mon cher frère, etc.


2_33-a Voyez t. XVI, p. 145 et 146.

2_33-b Allusion au voyage que le Roi venait de faire à Wolfenbüttel. Voyez, dans la troisième partie de ce volume, la lettre de Frédéric-Guillaume Ier au Prince royal, du 24 octobre 1735, no 102. Ce dernier se sert quelquefois du mot Gast pour désigner son père, par exemple, t. XXV, p. 528.

2_33-c Voyez t. I, p. 189.

2_34-a Voyez t. I, p. 189.

2_34-b L. c., p. 193.

2_34-c Voyez t. XXVII. I, p. 34.

2_38-a Frédéric désirait prendre à son service treize cents Brunswicois, pour en former un régiment que le duc Ferdinand commanderait. Voyez t. XXVI, p. 13.

2_39-a Une magnifique tabatière, comme le Duc s'exprime dans sa réponse du 17 juin 1740.

2_39-b Voyez t. VII, p. 12 et 13; t. XVII, p. III, IV, 297-330; t. XXV, p. 557; et t. XXVII. I, p. 383.

2_41-a Cette pièce est la réponse à une lettre du duc de Brunswic, du 22 juin 1740.

2_41-b Le régiment d'infanterie du prince Léopold d'Anhalt-Dessau (no 27), en garnison à Gardelegen, avait enlevé un dragon du Duc.

2_43-a De la main d'un secrétaire.

2_43-b De la main du Roi.

2_44-a Cet officier est probablement celui dont il a été fait mention t. XXVII. I, p. 387.

2_44-b De la main d'un secrétaire.

2_45-a Voyez t. XXVI, p. 27 et 61; t. XXVII. I. p. 390.

2_46-a Voyez t. II, p. 62 et 63.

2_46-b L. c., p. 64 et suivantes.

2_46-c De la main d'un secrétaire.

2_47-a Voyez t. III, p. 155, et t. XXVI, p. 27 et 28, nos 37 et 38.