<78>palement sur les ailes de cavalerie, dont les cavaliers, n'ayant ni le temps de seller et de brider, seront obligés de se retirer à pied et d'abandonner les chevaux. On poursuivra l'ennemi à l'autre côté du camp, et on lui lâchera toute la cavalerie, pour profiter de son désordre et de sa confusion. Si l'ennemi a abandonné ses armes, il faut laisser un gros détachement pour la garde de son camp, ne se point arrêter au pillage, mais le poursuivre avec toute la chaleur imaginable, d'autant plus qu'on ne saurait jamais en trouver d'occasion plus belle, qu'on détruira totalement cette armée, et que, le reste de la campagne, l'on fera tout ce que l'on voudra. La fortune m'avait donné une occasion semblable le jour de la bataille de Mollwitz, car nous arrivâmes sur M. de Neipperg avant qu'aucun ennemi parût; ses troupes cantonnaient en trois villages, mais je n'eus ni l'esprit ni l'habileté d'en profiter. Voici ce qu'il aurait fallu faire : prendre le village de Mollwitz entre deux colonnes d'infanterie, l'envelopper et l'attaquer,a détacher en même temps vers les autres deux villages, où était la cavalerie autrichienne, des dragons pour les mettre en confusion, de l'infanterie pour les empêcher de monter à cheval; je suis persuadé que toute leur armée aurait été perdue.
2. PRÉCAUTIONS CONTRE LES SURPRISES.
J'ai déjà dit quelles précautions nous prenons dans nos campements, et comme nous les gardons; mais en supposant que, malgré toutes ces précautions, l'ennemi peut approcher de l'armée, voici ce que je conseillerais de faire. Les troupes se mettront promptement en bataille sur le terrain qui leur est assigné; la cavalerie attaquera brusquement ce qu'il y a vis-à-vis d'elle; l'infanterie restera sur son poste, et fera un feu de peloton le plus vif qu'elle pourra jusqu'à l'aube du jour, que les généraux verront où ils en sont, s'il convient
a Ici la traduction porte en marge, p. 141 : Plan C.